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DVD : Rossini Armida

rossini-armindaAvec Renée Fleming, Lawrence Brownlee
et The Metropolitan Opera Orchestra Chorus and Ballet
dirigés par Riccardo Frizza
Mis en scène par Mary Zimmerman
Decca (Universal )
Durée totale des deux DVDs : 2h 51’ plus Bonus DVD : 12’
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-grise(4/5)

Composé pour le Teatro San Carlo de Naples en 1817, cet opéra de Rossini s’inspire largement du Gerusalemme Liberata de Torquado Tasso, dit Le Tasse, un poète italien du XVIe siècle. Une œuvre assez inhabituelle de Rossini plus apte, semble t-il, à s’emparer de sujets plutôt comiques propres à solliciter son irrésistible sens du crescendo et de la subite accélération de l’action. Ici, au contraire, Rossini se trouve confronté à un sujet relevant du fantastique et de la fureur amoureuse. Une fureur amoureuse que va provoquer Rinaldo qui, à la fin de l’opéra, tente de se soustraire au charme maléfique et quelque peu vénéneux d’Armida, qui dépitée et furieuse d’être brutalement abandonnée va déchaîner sur lui des hordes de démons malveillants et terribles !

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C’est à Mary Zimmerman que l’on doit la mise en scène de l’Armida de Rossini, une mise en scène toute en légèreté qui évite toute vulgarité, jouant aussi bien sur les couleurs délibérément sobres des costumes et du décor que sur la transition subtile de scènes passant de l’émotionnel à l’oppression. Mary Zimmerman bien que refusant le clinquant et le superficiel, n’hésite tout de même pas à faire des scènes démoniaques, grouillant d’affreuses créatures cornues dévouées à la magicienne Armida, un moment décisif de l’opéra de Rossini ! Il fallait un talent affirmé pour incarner cette Armida de Rossini, œuvre quasi inconnue et révélant l’aspect dramatique du génie de Rossini, trop longtemps considéré comme un compositeur exclusivement orienté vers l’opéra-comique. C’est à Renée Fleming qu’échoit cette lourde responsabilité et il faut bien avouer qu’elle s’en tire avec honneur, faisant de cette Armida à la fois un ange enjôleur et un démon enragé lorsque l’objet de sa flamme amoureuse se dérobe soudainement au paradis factice et trompeur dans lequel elle pense l’avoir emprisonné à jamais ! On peut aussi souligner la très honorable prestation de Lawrence Brownlee qui incarne aussi à la perfection le personnage de Rinaldo, soumis à toutes les tentations perfides de la magicienne.
Enfin, soulignons l’impeccable direction orchestrale du chef Riccardo Frizza, qui face à une œuvre méconnue, sait tirer le meilleur parti de l’écriture dynamique et constamment inspirée de Rossini. Bref, une très belle production captée en direct en 2010 au Métropolitan Opera, permettant de redécouvrir un chef-d’œuvre injustement négligé de Rossini, mais que Lully, Haendel, Haydn avaient déjà mis en musique non sans succès, Dvorak reprenant à son tour le flambeau quelques dizaines d’années plus tard après Rossini !

Disponible en DVD sur Amazon



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