Enceinte acoustique : 47 Laboratory Lens 4722
Caractéristiques techniques[color=CC0000]- Prix : 1 745 euros la paire[/color]
- Type : 1 voie bass-reflex
- Réponse en fréquence : non communiquée
- Sensibilité : 85 dB/1 W/1 m
- Impédance nominale : 4 ohms
- Puissance admissible : 20 watts RMS
- Poids : 3 kg pièce
- Dimensions : 160 x 260 x 195 mm
Un seul haut-parleur
Le moyen le plus simple de concevoir une enceinte est évidemment d’utiliser un seul haut-parleur large-bande, et c’est ce que fait la Lens. Il s’agit d’un petit transducteur de 10 cm, qui revendique une construction «maison». La membrane, notamment, a été réalisée par Monsieur Takanori Ohmura lui-même. Il s’agit manifestement d’une sorte de Kevlar tressé, selon une procédure ayant donné lieu à de nombreuses expérimentations. Il en est de même, toujours selon le constructeur, de la suspension périphérique, qui a nécessité cinq ans de recherches avant de trouver le bon compromis entre souplesse, homogénéité avec la membrane et bon amortissement, même sur de larges débattements. Le châssis est un beau modèle moulé, équipé d’un aimant dont le diamètre atteint presque celui de la membrane elle-même. Ce haut-parleur est monté dans un coffret de taille réduite : on peut quasiment qualifier la Lens de mini-enceinte. Elle est disponible dans une très belle finition entièrement laquée, au choix en noir ou couleur cannelle. La charge du haut-parleur est de type bass-reflex, l’évent débouchant sous le haut-parleur, en face avant.
Certainement beaucoup de travail d’élaboration
Vue de l’extérieur, une telle simplicité présente beaucoup de séduction, d’un point de vue intellectuel, si nous osons dire. Mais, mine de rien, la Lens bénéficie manifestement de très longues heures de mise au point. Nous en voulons pour preuve la présence d’un vrai filtre sur l’unique haut-parleur (association de réseau de filtrage self/condensateur/résistance). Au vu de la courbe de réponse, celui-ci a pour but, apparemment, de «tricher » un peu quant à la linéarité de la courbe de réponse, avec une correction physiologique manifeste. Ce n’est pas idiot, dans la mesure où un haut-parleur large-bande est forcément limité aux deux extrémités du spectre. Mais cela prouve aussi qu’une philosophie minimaliste ne signifie pas forcément le respect absolu du signal originel, et de la notion de «fil droit avec du gain». Cela prouve en tout cas que les concepteurs de 47 Lab ne se contentent pas d’appliquer des solutions techniques radicales par leur simplicité, mais écoutent aussi très soigneusement les solutions retenues, fussent-elles les plus simples du monde.
A l’écoute
Le principe même du haut-parleur large-bande a toujours eu ses farouches partisans, et ses fidèles détracteurs. Ce qui est bien sûr évident ici, c’est qu’une paire de Lens n’est pas faite pour sonoriser une grande salle de séjour. On l’utilisera presque impérativement en écoute de proximité (disons 3 mètres maximum), quitte à n’utiliser qu’une petite surface d’une grande pièce. Si par ailleurs vous êtes un adepte des grandes formations reproduites à niveau sonore réaliste, vous aurez aussi déjà compris que vous pouvez passer votre chemin. Le terrain de jeu favori de cette enceinte, c’est la spontanéité et l’homogénéité réunies au plus haut niveau. L’image stéréophonique étant par ailleurs hallucinante (à condition d’orienter les deux enceintes parfaitement vers le centre, et de pratiquer une écoute «égoïste»), on a vite fait d’oublier totalement la présence des Lens, le son se formant comme par magie dans la pièce, sous forme de sphère suspendue dans l’espace. Moyennant quoi, toute remarque concernant l’absence d’extrême grave ou d’extrême aigu devient totalement secondaire.
Conclusion
Il suffit de regarder cette enceinte acoustique pour comprendre qu’elle n’est pas faite pour tout le monde, ni pour toutes les situations. Cependant, si vous adhérez à sa philosophie, vous allez découvrir un des modèles les plus aboutis de la catégorie, avec des performances sonores réellement extraordinaires en termes de naturel et de spontanéité.