Enceintes acoustiques Origami 86th : des haut-parleurs, beaucoup, passionnément, à la folie…
86 haut-parleurs sur une paire d’enceintes, est-ce possible ? Oui, d'ailleurs deux audiophiles bretons sont sur le coup. Comme expliqué sur leur site, le système est "né du travail de personnes assez folles pour ne s’interdire aucune voie d’exploration". Les Origami 86th sont des polygones équipés d'un transducteur sur chaque face, perchés sur des caissons eux aussi truffés de haut-parleurs : il ne s'agit n’est pas d'une énième enceinte sans fil omnidirectionnelle mais bien d'un projet audiophile sérieux.
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Pourquoi tant de transducteurs ?
Le nombre de haut-parleurs n'a jamais fait la qualité d’une enceinte. Alors pourquoi une telle surenchère ? Ludovic Fournier et Gilles Milot ont tous deux travaillé sur la technologie de DSP et au développement des enceintes Leedh pendant de nombreuses années. Leedh est une marque audiophile française, dont le nom est l'acronyme de Laboratoire d'études et de développement holophoniques. Nous en avons testé un caisson de grave, et elle s’est fait connaître dans le monde audiophile depuis les années 1970 avec de plusieurs modèles d'enceintes, dont certains conçus avec Yves Bernard André, par ailleurs fondateur de la marque d'électroniques audiophiles YBA.
Origami 86th n’est donc pas un projet fantaisiste. Ses créateurs nous en expliquent le principe : la distorsion, principal défaut audible, augmente avec la puissance envoyée aux haut-parleurs et donc leur débattement. L’idée est donc d’utiliser des haut-parleurs avec des membranes aux débattements les plus faibles possibles. Cependant, il faut tout de même que les enceintes envoient du son. Pour compenser leur petite taille, les créateurs d’Origami 86th ont choisi d’augmenter le rendement des enceintes en multipliant les haut-parleurs.
Icosaèdre tronqué
À part la distorsion, l’autre problème contre lequel les créateurs d’Origami 86th ont choisi de lutter est la création d’ondes stationnaires entre les parois du cabinet de l’enceinte. Plus que d’éviter tout parallélisme, comme on peut le voir sur pas mal de modèles d’enceintes audiophiles, ils ont évité que l'enceinte ait une quelconque face sans haut-parleur. Ainsi la forme du boîtier sur lequel sont placés les haut-parleurs de médium et d’aigu, qui se rapproche d’une sphère, s’appelle-t-elle techniquement un icosaèdre tronqué, soit un volume à 32 faces.
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30 de ces faces portent un haut-parleur de médium, qui dispose de sa propre charge séparée. Complexe à produire, cette forme est fabriquée par impression 3D. Les deux autres faces sont respectivement utilisées pour le tweeter et pour le support et le passage du câble. Le rendement obtenu est de 101 dB/W, pour une réponse en fréquence de 200 Hz – 8 kHz, ce qui est élevé pour une enceinte acoustique de cette taille.
Caisson hexagonal
Ce n’est pas par patriotisme que les bretons Ludovic Fournier et Gilles Milot ont choisi de donner une forme hexagonale au caisson. Leur idée aurait été, comme avec l’icosaèdre tronqué utilisé pour les médiums/aigus, de tailler une forme s’approchant de la sphère pour accueillir les haut-parleurs de grave. Cependant, leurs contraintes de fabrication ne leur permettaient pas une telle prouesse, ni d’imprimer un gros caisson en 3D.
Les douze haut-parleurs utilisés pour chaque caisson sont plutôt petits (pour des graves) et suivent l’idée (comme pour l’icosaèdre) de ne laisser que peu de faces sans haut-parleur. Les parois sont en aluminium de haute résistance de 20 mm d’épaisseur, ce qui est énorme et plutôt digne de la paroi d’un coffret d’ampli audiophile High-End.
40 canaux
On imagine bien qu’avec 86 haut-parleurs, l’amplification et le filtrage peuvent relever du casse-tête, voire de la mission impossible. Les créateurs du projet ont choisi de donner à chacune des enceintes 20 canaux, soit 40 en tout. Un DSP spécifique et dédié a été élaboré pour l’Origami 86th, afin d’effectuer en temps réel toutes les pesées et corrections de phase, de fréquence et de synchronisation.
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Surtout, le DSP est également chargé d’effectuer le filtrage numérique du signal audio sur les 40 canaux, pour éviter de devoir créer de filtres passifs trop complexes. Un amplificateur ad hoc est vendu avec les enceintes, qui alimente 2x12 canaux de 125 W et 2x8 canaux de 250 W soit au total 7 kW. Monstrueux.
Le prix des enceintes Origami 86th n'a pas encore été communiqué. Mais après tout cela, une question me taraude encore : pourquoi Origami 86th (qui pourrait se traduire par "le 86ème origami") et pas Origami 86 ?
Source : origami-audio.com