Devialet : la grosse startup qui continue de monter …
Ce lundi 29 novembre, Devialet a annoncé lever une centaine de millions d’euros auprès de trente prestigieux partenaires. Un géant de l’audio français est ainsi en train de se construire sur un modèle de start-up à très gros budget demandant de grosses levées de fond. En ligne de mire, des géants comme Bose, Sonos, Bowers &Wilkins, Bang & Olufsen ou encore Harman, dont certains ont justement été rachetés il y a peu par d’autres titans de l’industrie high-tech.
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Parmi les capitaux rassemblés, on trouve notamment Foxconn, entreprise taïwanaise connue pour être le constructeur d’Apple, ainsi que la multinationale Sharp, premier constructeur mondial de téléviseurs, qu’elle a récemment intégré. Parmi les capitaux asiatiques, on trouve aussi Naver, détentrice de Line, premier moteur de recherche en Corée du Sud. Des capitaux de personnalités comme Jay Z ou Andy Rubin (co-fondateur d’Android) ont également été levés aux côtés de fonds souverains qataris ainsi que de fonds français comme ceux de Renault, CMC-CIC et de la Banque publique d’investissement. Une sélection triée sur le volet selon Devialet.
Diversifier les applications des technologies Devialet
L’idée pour Devialet est de diversifier l’application des technologies de pointe utilisées notamment dans ses amplificateurs vers des objets connectés, des voitures ou des téléviseurs. Une approche qui rappelle celle de Samsung lors de son rachat du groupe Harman, dont font partie plusieurs marques historiques de la hifi.
Des hommes d’affaires aux multinationales
Les premières levées de fonds de Devialet, s’élevant à 55 millions d'euros, s’étaient principalement faites auprès d’hommes d’affaires comme Bernard Arnaud, Xavier Niel ou Jacques-Antoine Granjeon. Dans l’objectif de diversifier les applications du son Devialet et d’accentuer une présence sur les terrains de conception et de construction des produits high-tech comme la Californie et la Chine, la présente levée de fonds s’est plutôt faite auprès de multinationales asiatiques et d’entreprises nord-américaines. Des partenaires avec lesquels la startup assure qu’il n’y a eu aucun transfert de technologie, d’autant que l’actionnariat reste français « à 80% ». On note par ailleurs l’entrée au conseil d’administration de Fleur Pellerin, directrice du fonds d’investissement Korelya, étroitement lié au coréen Naver.
Des embauches et des ouvertures de magasins en vue
L’enceinte Phantom a été vendue dans ses différentes versions en plus de 30 000 exemplaires depuis son lancement, ce qui équivaut à un chiffre d’affaires de plus de 30 millions d’euros pour 2015. Un chiffre d’affaire que l’entreprise vise à doubler en diversifiant l’application de ses technologies. Par ailleurs, la levée de fonds prévoit de faire passer les effectifs de 70 à 500 salariés, et d’ouvrir entre 7 et 10 enseignes Devialet supplémentaires d’ici à la fin de l’année 2017. Des enseignes dont au moins une partie se situeront en Asie.
Quelles perspectives pour le rayonnement du savoir faire français ?
Lorsqu'un monument de la hifi française lève des sommes aussi importantes auprès du fonds souverain du Qatar et d'imposants constructeurs asiatiques et leaders nord-américains de la high-tech, le tout avec le soutien de la Banque publque d'investissement, on peut se demander ce qu'il en sera du "made in France" dont nous avons tant parlé autour de l'enceinte Phantom. En effet, si les véhicules sonorisés, objets connectés et accessoires audio sont à l'avenir conçus par une équipe d'ingénieurs français puis fabriqués en masse dans des usines asiatiques, Fleur Pellerin pourra se féliciter du rayonnement du savoir faire et de la culture française à travers le monde depuis son conseil d'administration, elle qui espère que Devialet atteigne le milliard d'euros de valorisation d'ici quelques années.
Nous, un peu moins ...
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Plus d'informations : devialet.com