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Audiophiles et disquaires agacés de devenir dindons de la farce du vinyle

vinyles et dollars

Comme tout succès, la renaissance auprès du grand public du disque microsillon engendre des convoitises et des profiteurs. Cela agace naturellement les audiophiles qui n'ont pas attendu le retour en grâce de ce support pour y adhérer. De même pour les disquaires indépendants et petits labels qui s'inquiètent de voir revenir les majors avec leurs grosses machines à sous. Deux articles récents publiés coup sur coup par Télérama puis Numerama en attestent et se complètent.

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Ce n'est plus un secret, le disque vinyle que l'on croyait mort il y a 20 ans, vit une seconde jeunesse. Même si ses ventes ne représentent que quelques pour cent du marché de la musique, ce n'est plus un épiphénomène et leurs progressions sont impressionnantes (26% aux États-Unis, 53 % au Royaume-Uni et 72% en France pour 2016). Si bien que les rares usines de pressage sont totalement débordées, que de nouvelles unités de production se créent et que les grandes majors s'y investissent à nouveau massivement. Et ce dernier point ne fait pas plaisir à tout le monde. Les grosses maisons de disque sont en effet accusées de jouer les profiteuses se contentant de puiser dans leur fond de catalogue, se moquant souvent de faire émerger de nouveaux artistes, et pratiquant des prix excessifs sur des rééditions mega-super collector sans réel intérêt.
Ainsi, à l'occasion du Disquaire Day 2017, qu'il considère comme désormais récupéré par les grandes majors, Florian Schall de La Face Cachée, disquaire sur le web, déclare à Télérama : "Les productions intéressantes des labels indépendants sont noyées dans les rééditions sans intérêt que proposent aujourd'hui les majors, ces mêmes majors qui, il y a dix ans, n'en avaient absolument rien à foutre du vinyle. Les prix sont totalement débiles : 19 euros pour un 45 tours, sérieux c'est ça, la fête du disquaire indépendant ?"
Télérama souligne également : "L'arrivée impromptue des éléphants du disque à une soirée à laquelle ils n'étaient pas invités a transformé aux yeux de certains la fête de quartier en gigantesque foire. L'an dernier, Justin Bieber et les classiques de Walt Disney figuraient parmi les disques proposés outre-Atlantique."

Même son de cloche du côté de chez Numerama qui titre sur la "Lassitude des éditions Ultra-Supra-Mega Deluxe" et le fait que les mélomanes en ont marre d'être les "dindons de la farce" invités à venir acheter tous les six mois le nouveau pressage de London Calling des Clash. L'article rappelle que "L’annonce des éditions boxed de Ok Computer de Radiohead, de Sgt. Peppers des Beatles, et de Lemonade de Beyoncé ont toutes une caractéristique commune : un prix vertigineux. Pour des coffrets plus ou moins collector, plus ou moins limités et plus ou moins intéressants, les artistes et les labels comptent sur les fans pour dépenser plus d’une centaine d’euros. Comme pour graver dans le marbre l’idée que le vinyle est un loisir de riches que l’on pratique entre deux parties de golf."

Certains craignent même que cette récupération sans scrupule du marché ré-émergent du vinyle ne viennent à nouveau à bout du disque microsillon.

Sources : Télérama et Numérama

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