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Exposition "Carambolages" au Grand Palais (Paris)

Affiche Carambolages Grand Palais

du 2 mars au 4 juillet 2016
Grand Palais - Galeries nationales - entrée Clémenceau
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.
www.grandpalais.fr

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Jean-Hubert Martin qui est le commissaire de cette exposition, tente avec plus de cent-quatre vingts œuvres de réussir un pari peu banal. Celui de réunir dans un même espace des œuvres significatives provenant de siècles différents, de cultures différentes. De cette confrontation salutaire, véritable choc de cultures peut aussi paradoxalement naître une certaine convergence.

Car il y avait dans le parti-pris assez audacieux de Jean-Hubert Martin un risque évident : pouvait-on faire coexister deux objets aussi diamétralement opposés que par exemple une Epée des îles Kiribati et l’Autoportrait de Nicola Van Houbraken (1720) ?
Apparemment ce défi semble tenir la route et le succès probable de Carambolages repose largement  sur l’excellent choix des œuvres exposées. Une exposition dont le mérite essentiel est d’offrir au visiteur la possibilité de non seulement voyager dans le temps mais également de se déplacer sur plusieurs continents. Ce parcours peut débuter avec Sir William Hogarth  
fort connu pour ses caricatures moqueuses et hilarantes du XVIIIe siècle anglais. Il est en effet présent dans cette exposition dans laquelle se télescopent allègrement différentes époques avec deux eaux-fortes et burin de 1753 : Analysis of Beauty : the sculptor’s Yard, plate1 et Analysis of Beauty : the Country Dance, plate 2.Une imposante peinture glycérophtalique de Erro (260x200) propose au visiteur ses univers à la fois loufoques et provocateurs. Mais abandonnant les univers quelque peu délirants de Erro nous pouvons aisément être fascinés par un bien étrange objet ayant traversé les siècles pour venir jusqu’à nous. Il s’agit d’une miniature sur tabatière en écaille du XVIIIe siècle (Ecole française) « Un œil  qui regarde » qui exerce sur celui qui l’observe un attrait irrésistible. Nous pouvons davantage encore remonter dans le temps et nous retrouver face à un superbe dessin au pinceau et à l’aquarelle sur papier d’Albrecht Dürer « Tête de cerf percée d’une flèche ». Poursuivant toujours notre voyage dans le temps, pourquoi ne pas remonter jusqu’au IVe millénaire avant Jésus-Christ et y admirer une énigmatique Idole aux yeux, région du Haut Tigre, nord de la Mésopotamie ? Après une telle fuite effectuée dans le passé, pourquoi ne pas jeter un regard sur « Concept spatial, attentes », une peinture vinylique sur toile de 1958 peinte par Lucio Fontana ? Retour au XVIIIe siècle avec un tableau assez cocasse de Jean Huber, dit Huber Voltaire, intitulé Le Lever de Voltaire à Ferney peint vers 1772. A présent un incroyable diptyque nous ramène entre 1520-1530, date à laquelle un anonyme flamand a peint sur bois (et avec talent) de grimaçantes figures. Daniel Spoerri avec ses inénarrables reliefs de repas figés dans une sorte d’éternité fragile, nous permet de jeter un coup d’œil sur « Variations on a meal » datant de 1964. C’est un tableau étonnant qui s’impose à présent au visiteur : il s’agit d’un tableau de très belle facture appartenant à l’Ecole française du XVIIIe siècle représentant de manière caricaturale Louis-Antoine de Gontaut, duc de Biron, en paon. Le grand poète et écrivain, Victor Hugo, excellent dessinateur sait mettre à profit les caprices du hasard en nous offrant « Burg » encre sur panneau de bois exécuté après 1855. Mais pourquoi ne pas admirer également un étrange et cruel tableau de Pierre Mignard peint en 1694 ? Il s’agit d’un tableau aux modestes dimensions mais peint à la perfection et s’intitulant : « Le Temps coupant les ailes de l’Amour ». Retour au XXe siècle avec une œuvre avouant son attachement au surréalisme : il s’agit d’un objet totalement insolite de Bernard Lavier s’intitulant « Black et Decker » combinant de manière extravagante deux aspects franchement opposés, celui d’un volatile et celui d’une scie mécanique !

Bref, une exposition qui aura le mérite de ne pas sombrer dans la monotonie en imposant un chassé-croisé permanent entre différentes cultures, les forçant ainsi à s’apprécier mutuellement et se compléter harmonieusement.

Texte de Michel Jakubowicz

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