Skip to main content
PUBLICITÉ

Exposition : "Pierre Bonnard - peindre l'Arcadie" au musée d'Orsay jusqu'au 19 juillet

pierre-bonnard-musee-d-orsay-paris-affiche

PIERRE BONNARD (1867-1947)
Commissariat : Guy Cogeval, Président des musées d’Orsay et de l’Orangerie et Isabelle Cahn conservateur en chef au musée d’Orsay
Cette exposition est organisée par le musée d’Orsay (Paris), la Fundacion MAPFRE (Madrid),
et les Fine Arts Museums of San Francisco

LA SUITE APRÈS LA PUB

du 17 mars au 19 juillet 2015 au Musée d’Orsay
www.musee-orsay.fr

Curieux parcours que celui de Pierre Bonnard qui avant de s’investir totalement dans la peinture devait normalement embrasser la carrière d’avocat. En fait, parallèlement à ses études de droit, il est admis à l’Ecole des Beaux arts de Paris. Ce qui lui permet de faire la connaissance d’Edouard Vuillard dont il va devenir un des proches.

Mais ouvert à la découverte de nouveaux horizons il va peu à peu connaître les œuvres de ses contemporains qui se sont déjà fait un nom dans le domaine de la peinture. C’est ainsi qu’il découvrira Edgar Degas, Paul Gauguin, Paul Cézanne et Claude Monet. Bientôt, Pierre Bonnard va s’affilier à un groupe artistique possédant une idée assez nette des valeurs esthétiques qu’il s’efforce de mettre en œuvre dans ses propres tableaux. Ce groupe de peintres que Pierre Bonnard a rejoint se nomme les nabis. Les trois peintres qui sont à la base de ce mouvement pictural s’appellent Maurice Denis, Edouard Vuillard et Félix Vallotton.

pierre-bonnard-musee-d-orsay-paris-3

Bientôt, Pierre Bonnard se retrouve rapidement affublé du titre de « nabi japonard » et prend fait et cause pour les engagements esthétiques prônés par ces nabis dont il fait dorénavant partie. Quels sont les buts recherchés par les nabis ? Essentiellement une recherche forcenée cherchant à libérer la couleur de tout ce qui peut entraver son émergence, sa force presque incantatoire. Mais les nabis veulent aussi parvenir à une stylisation très poussée de la forme et exalter jusqu’au sublime ce qui constitue le quotidien de chacun. Nous sommes en 1889, Pierre Bonnard qui est de plus en plus tenté par la peinture prête  cependant le serment d’avocat. Ce qui ne l’empêche nullement, deux ans plus tard en 1891 d’affronter  le public du Salon des Indépendants en y  présentant un ensemble de cinq tableaux et  quatre panneaux décoratifs.

LA SUITE APRÈS LA PUB

pierre-bonnard-musee-d-orsay-paris-1

C’est à cette époque qu’il va faire la connaissance d’une figure déjà célèbre dans le monde assez fermé de la peinture parisienne. Il s’agit d’Henri de Toulouse-Lautrec, avec qui il va nouer d’excellentes relations. En 1892, Pierre Bonnard fait une nouvelle incursion au Salon des Indépendants en y présentant deux tableaux assez significatifs de la maîtrise qu’il commence à acquérir. Il s’agit du Corsage à carreaux et de la Partie de croquet. C’est en 1893 que Pierre Bonnard fait la connaissance de Maria Boursin qui visiblement cherchant à cacher ses modestes origines se fait appeler Marthe de Meligny. Pierre Bonnard dans un premier temps va en faire son modèle de prédilection pour finalement  l’épouser en 1925.Il réalise un certain nombre de lithographies et attire l’attention d’un grand éditeur parisien Antoine Vollard qui lui commande 109 lithographies destinées à illustrer un ouvrage de Paul Verlaine. Antoine Vollard apparemment très satisfait des lithographies réalisées par Pierre Bonnard va lui demander également des lithographies destinées à illustrer Daphnis et Chloé (dont Maurice Ravel sera l’inoubliable compositeur d’un ballet portant le même titre).

pierre-bonnard-musee-d-orsay-paris-2

Pierre Bonnard entreprend aussi de nombreux voyages à l’étranger et effectue en compagnie de Roussel (frère du célèbre compositeur Albert Roussel auteur du Festin de l’Araignée et de l’opéra Padmavati) et d’Edouard Vuillard un voyage en Italie en 1889 qui lui permet de découvrir Venise et Milan. Ensuite   c’est l’Espagne qui l’invite à connaître ses villes comme Madrid, Séville, Tolède et Grenade. Pierre Bonnard qui s’est engagé dans de nombreuses directions dans la peinture semble amorcer une sorte de retour vers l’impressionnisme.  Nous sommes en 1926, une époque décisive pour Pierre Bonnard qui découvre l’irrésistible attrait de la lumière du midi qui le décide à se porter acquéreur de la villa « Le Bosquet » au Cannet. Il y passera presque toutes ses années, s’y réfugiant même définitivement en 1939 quand éclate la deuxième guerre mondiale. Cette villa deviendra en fait un modèle idéal dont il ne se lassera jamais et qu’il peindra constamment  jusqu’à sa mort en 1947.

pierre-bonnard-musee-d-orsay-paris-4

LA SUITE APRÈS LA PUB

Peintre de la lumière tentant de capter tous les moments privilégiés de la vie, Pierre Bonnard à l’exemple  d’un Renoir est un témoin actif d’une certaine joie de vivre et jusqu’à la fin, ses nombreux tableaux célèbreront sa vision lumineuse du monde privilégié, baignant à jamais dans un océan de lumière : le midi. Parmi les nombreux tableaux figurant dans cette exposition composée de 9 sections un tableau attire particulièrement l’attention du visiteur, il s’agit de l’atelier au mimosa qui constitue un hommage incroyable à la couleur jaune du mimosa qui est un peu le symbole du midi. De retour vers 1919 L’Enlèvement d’Europe trahit chez Bonnard un détour vers la mythologie, comme si le peintre voulait s’affranchir des souvenirs sombres de la première guerre mondiale qui vient tout juste de se terminer. Toujours aussi optimiste, Pierre Bonnard nous offre vers 1939/1946 La Terrasse ensoleillée baignant dans une sorte de lumière féérique, solaire. Il y a bien sûr les nus  irradiés eux aussi d’une lumière saturée presque irréelle. Quelques autoportraits assez ironiques du peintre, nous rappellent utilement qu’un grand peintre du passé excellait lui aussi dans ce genre : Chardin. Enfin c’est sur une note pleine de nostalgie que va se conclure cette splendide exposition consacrée à un de nos plus grands artistes puisqu’il s’agit du dernier tableau réalisé par Pierre Bonnard : L’Amandier en fleur qui bien que de modestes dimensions transmet à ceux qui le regardent toute l’intensité de son contenu purement émotionnel.

texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ