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Cycle Sade au Cinéma au Musée d'Orsay (Paris)

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Cinéma au Musée d’Orsay
SADE AU CINEMA
Cycle à l’auditorium du Musée d’Orsay
du 14 octobre 2014 au 30 novembre 2014
www.musee-orsay.fr

LA SUITE APRÈS LA PUB

En quatorze films, le Musée d’Orsay propose le portrait d’un personnage hors du commun puisqu’il s’agit du marquis de Sade dont l’esprit sulfureux influença durant une bonne partie du 18e siècle la société française de son temps. Jugés scandaleux, ses romans  mettant en scène de terribles libertins ne reculant devant aucune limite, eurent maille à partir avec la justice de leur temps.

ne justice qui  reprochait au marquis de Sade ses débordements et ses provocations de toutes sortes qui d’une certaine façon mettaient en péril l’ordre établi. Parmi les quatorze films présentés au Musée d’Orsay l’un d’entre eux, L’Empire des sens du cinéaste japonais Nagisa Oshima s’inspire non seulement de Sade mais également de Georges Bataille dont l’érotisme et l’obsession de la mort étaient les thèmes de prédilection. Beaucoup de films qui vont être projetés relèvent aussi carrément du fantastique comme Le Crâne maléfique du réalisateur anglais Freddy Francis datant de 1965.Il permet la confrontation de deux grands acteurs du cinéma fantastique : Peter Cushing et Christopher Lee. Démence, un film tchèque de Jan Svankmajer, de 2005 ne se contente pas de revendiquer une inspiration purement  sadienne puisque l’intrigue se réfère aussi aux nouvelles d’Edgar Allan Poe. Bien entendu le surréalisme est présent grâce à l’Age d’or de Luis Bunuel tourné en France en 1930 et qui possède toujours son pouvoir corrosif déstabilisateur et provocateur. Un classique du cinéma basé sur le sadisme est également projeté : il s’agit d’un film tourné en 1932  par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel : Les Chasses du comte Zaroff, où  les théories du divin marquis sont mises en pratique avec un réalisme terrifiant. Une curiosité : le film Le Divin Marquis de Sade du réalisateur anglais Cy Endfield plus connu pour un film spectaculaire et d’une rare violence : Zoulou. Cy Endfield propose en fait une biographie filmée et met entre parenthèses toute allusion aux délires érotiques du divin marquis…
Pier Paolo Pasolini sera bien sûr présent avec l’assez sulfureux Salo ou les 120 journées de Sodome alors que Peter Brook sera à l’honneur avec son film Marat/Sade datant de 1967 et qui est une étonnante adaptation rigoureuse de la pièce de Peter Weiss. Réalisateur aux facettes multiples, englobant tous les genres mais passionné par le fantastique, le réalisateur italien Mario Bava  est présent ici avec Le Corps et le Fouet réalisé en Italie en 1963.Ici, l’auteur du Masque du démon(1960) et des Trois visages de la peur(1963) dépasse les limites de l’horreur et de l’épouvante, faisant appel à l’actrice Dahlia Lavi et bien sûr à Christopher Lee. Autre cinéaste passionné par l’univers sadien : Jess Franco, connu non seulement pour ses fréquentes incursions dans l’imaginaire venu des
phantasmes sadiens mais aussi de ses autres vagabondages cinématographiques dans le fantastique illustrés par de nombreux films prenant Dracula comme source d’inspiration. Le film de Jess Franco projeté au Musée d’Orsay sera une coproduction italo-américaine de 1969 intitulée Marquis de Sade : Justine. Il y aura aussi le film qui fit grand bruit à sa sortie en 1960 : Le Voyeur(Peeping Tom) de Michael Powell à qui l’on doit un certain nombre de films célèbres comme Une question de vie ou de mort tourné en 1946.Luis Bunuel sera à nouveau présent grâce à un film datant de sa période mexicaine :La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz tourné en 1955.A partir d’une simple boîte à musique diabolique sensée réaliser tous les souhaits, Bunuel imagine ce qu’une enfant peut en faire lorsque presque par hasard elle se rend compte que cette terrifiante petite boîte peut exaucer tous les vœux y compris les plus terribles…Enfin pour ne pas l’oublier figurera aussi un film d’Eric von Stroheim : Queen Kelly tourné en 1928,avec l’actrice Gloria Swanson juste avant l’avènement du cinéma parlant. Un film délirant au scénario presque extravagant, qu’Eric von Stroheim désavoua. Enfin ultime hommage au divin marquis avec la contribution de Guy Debord : Hurlements en faveur de Sade, datant de 1952, d’une modernité plutôt radicale alternant séquences muettes et écran blanc ou noir permettant la lecture de textes. Ce film de Guy Debord permet de découvrir la voix d’un singulier créateur : Isidore Isou à la fois peintre, poète, cinéaste, à qui l’on doit l’invention du lettrisme en 1945.Donc plongée  sans espoir de retour dans le monde fou et halluciné du marquis de Sade, durant ces projections démoniaques qui sont le prolongement cinématographique de la grande exposition SADE Attaquer le soleil se déroulant au Musée d’Orsay du 14 octobre 2014 au 25 janvier 2015.

texte de Michel Jakubowicz



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