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"Rien de Moi" au Théâtre de la Colline (Paris)

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de Arne Lygre
traduction du norvégien : Stéphane Braunschweig
avec la collaboration d’Astrid  Schenka
mise en scène et scénographie : Stéphane Braunschweig
avec : Chloé Réjon (Moi), Manuel Vallade (Lui), Luce Mouchel (Une personne), Jean-Philippe Vidal, (Ex)

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du 1er octobre au 21 novembre 2014
au Théâtre de la Colline - Petit Théâtre
en tournée : Théâtre de la Manufacture-Nancy du 2 au 5 décembre 2014
www.colline.fr

Arne Lygre, l’auteur de Rien de moi, a une façon bien particulière de malmener la réalité et ce ne sont pas les noms des personnages de la pièce réduits à Moi, Lui, Une personne et Ex qui nous réconcilieront avec cette réalité dans laquelle l’auteur choisit de s’enfermer.

Que veut exprimer l’auteur au cours de cette courte pièce : la formation d’un nouveau couple qui échafaude un destin en devenir mais que seuls des actes concrets pourront vraiment matérialiser ? La pièce évoque par le biais des personnages la disparition d’un enfant qui, par pure bravade ou goût affirmé du suicide, s’est aventuré dangereusement sur une surface d’eau recouverte de glace et y a finalement  été englouti. C’est peut-être cet élément mortifère (la disparition de l’enfant dans la glace) qui d’une certaine façon conditionne l’atmosphère de la pièce, condamnée en quelque sorte à revivre en permanence cet évènement macabre. L’écriture heurtée de la pièce, son découpage frisant parfois l’abrupt et le syncopé, ne fait aucune concession au spectateur, lui assénant de surcroît un torrent de phrases d’une crudité provocatrice. Très symbolique, presque désespérée, la scène finale, nous montre deux futurs cadavres à la dérive flottant dans un no man’s land glacial et funèbre qui ne laisse planer aucun doute sur l’inspiration tourmentée et morbide de l’auteur. Stéphane Braunschweig dont on connaît les affinités maintes fois affirmées avec le monde scandinave (tout le monde a à l’esprit ses mises en scène des pièces d’Henrik Ibsen (Une maison de poupée, Le Canard sauvage et Rosmersholm), était certainement la personne la plus en phase avec l’univers si particulier d’Arne Lygre et la plus apte à le mettre en scène. Il le prouve par une mise en scène volontairement dépouillée, mais qui ne renonce nullement à la complexité générée par la pièce de l’auteur. Parfois au bord de l’austérité, sa mise en scène s’emploie  à clarifier les situations, permettant de mieux saisir les intentions d’Arne Lygre. Très exigeant avec ses comédiens, Stéphane Braunschweig, obtient d’eux un dépassement, une virtuosité d’exécution auxquels peu de comédiens acceptent de se soumettre. Ce que le metteur en scène exigeait ce soir du  mercredi 8 octobre 2014, semble bel et bien avoir existé grâce à une distribution
remarquable comprenant Chloé Réjon (Moi), Manuel Vallade (Lui), Luce Mouchel (Une personne) et Jean-Philippe Vidal (Ex).Il faut aussi signaler la scénographie rigoureuse de Stéphane Braunschweig qui fonctionne admirablement, enfermant dans un univers définitivement fermé sur lui-même, les différents protagonistes de la pièce d’Arne Lygre.

texte de Michel Jakubowicz

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