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Actus Blu-Ray/DVD « Love Streams » : la passion amoureuse selon John Cassavetes

Blu ray Love Streams

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge (5/5)

Synopsis

Frère et sœur, Sarah et Robert éprouvent l'un pour l'autre un amour inébranlable. Et pourtant, tout les oppose. Sarah, passionnée à la limite de la démence, se donne entièrement à ceux qu'elle aime. Robert, solitaire, n'a, lui, que des relations éphémères. La crise qu'ils traversent les réunit de nouveau. Une étrange et folle relation s'établit entre ces deux êtres à la dérive…

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  • Titre français : Torrents d’amour
  • Support : blu-ray
  • Genre : drame
  • Année : 1985
  • Réalisateur : John Cassavetes
  • Casting : Gena Rowlands, John Cassavetes, Diahnne Abbott, Seymour Cassel, Margaret Abbott, Jakob Shaw, Eddy Donno, Joan Foley, Al Ruban, Tom Badal
  • Durée : 2 h 21 mn 10
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,85/1
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA monophonique 2.0 anglais, français
  • Bonus : I'm Almost Not Crazy de Michael Ventura, sur le tournage (56 mn 08) - Love Streams : plans n° 145, 146 et 147, extrait de l'émission « Cinéma, Cinémas » du 5 octobre 1983 (10 mn 35) - Cassavetes : Love Streams, extrait de l'émission « Cinéma, Cinémas » du 2 novembre 1985 (7 mn 36) - livre L'amour et le vertige, trajectoire d'une rebellion sur le film sa genèse, écrit par Doug Headline, illustré de photos et documents d'archives rares (200 pages) - DVD du film Love Streams (2 h 15 mn 26, VOST DTS 2.0, VF Dolby Digital 2.0)
  • Bonus film : DVD du film Un Enfant attend (A Child is Waiting, 1963, 1 h 40 mn 05 - 1.66/1, N&B, VOST DTS 2.0 ou Dolby Digital 2.0)
  • Éditeur : Wild Side Video

Commentaire artistique

Fâché avec l’establishment hollywoodien depuis 1963 (Un Enfant attend), John Cassavetes partagea sa carrière entre ses rôles d’acteur et ses productions indépendantes jalonnées de succès (Faces, 1968 ou Gloria, 1980) et de réalisations très personnelles en compagnie de Gena Rowlands (Une Femme sous influence, 1975). En 1984, alors que ses finances sont au plus bas, il reçoit une proposition de la Cannon réputé pour ses nanars et qui veut s’offrir des réalisateurs de prestige… mais désargentés. Cassavetes accepte et obtient une liberté presque totale pour filmer l’adaptation d’une pièce de Ted Allan qu’il avait monté dans un théâtre de Los Angeles en 1981. Sa compréhension du sujet dévie radicalement de l’intention de l’auteur, Love Streams, selon lui, ne doit traiter que d’amour et rien d’autre avec, au cœur de son film, les obsessions qui lui sont chères sur la fragilité des sentiments et les vains remèdes à l’échec. Avec sa fidèle équipe, sa femme et ses enfants, John Cassavetes tournera dans sa propre demeure un film « familial » où il sera contraint d’interpréter le rôle masculin principal. Poursuivi par le destin, sa mère décède durant le tournage, sa cirrhose du foie empire et il doit débuter par ses propres scènes, il finit par apprécier le tournage lorsqu’il peut enfin se consacrer aux scènes avec Gena Rowlands, difficiles mais pleinement satisfaisantes. Contrairement à ses habitudes, le tournage est plus conventionnel, caméra sur pied ; sa mise en scène, loin d’être improvisée, ménage cependant une spontanéité constante et cultive une incertitude (vécue par les acteurs comme par les spectateurs) sur la relation unissant le frère et la sœur… Il semble que conscient de la gravité de sa maladie, il changea l’orientation du film pour lui donner une dignité inattendue, centrant toute la fin sur le couple Robert et Sarah, reflet assumé de sa vie avec Gena. Love Streams est une longue incursion dans le flux d’amour, plusieurs fois indiqué dans les dialogues, qui entraîne et contraint un frère et une sœur à la dérive. Un couple en mal de vivre, chaque protagoniste ayant sa part de douleurs suggérée par les récits séparés en début de film, puis par leur brève communauté lorsque Sarah vient se réfugier chez son frère. Tempête domestique, crise parentale, divorce, amourettes palliatives, la vie (amoureuse) selon John Cassavetes n’est faite que d’anxiété et de déception, parfaitement transposée par une réalisation à domicile avec la troublante Gena Rowlands. Son art de la cinématographie passe par la suggestion en serrant au plus près ses personnages à la dérive et leurs dialogues au quotidien, un style inimitable qui plonge le spectateur dans l’émotion intense qui chavire les protagonistes. En 1984 Love Streams récoltera l’Ours d’Or à Berlin, une récompense méritée pour ce film au Final Cut décisif qui, en assurant une totale indépendance artistique, estampille ce long métrage comme l’une des réalisations emblématiques de John Cassavetes.

Un Enfant attend Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Casting : Burt Lancaster, Judy Garland, Steven Hill, Paul Stewart, Gloria McGehee
Synopsis : Dans une institution spécialisée, un professeur de musique, en désaccord avec les méthodes du médecin, s'attache à un enfant attardé mental.
Technique : assez bien définie, bon contraste, excellente échelle de gris, grain ; mixage anglais monophonique clair et dynamique.

Associé au film Love Streams (comme précédemment dans le coffret DVD édité par Potemkine & agnès b. en 2004), Un Enfant attend, qui traite du difficile sujet de l’enfance attardée et de l’arrivée d’un jeune autiste dans une institution spécialisée, sera le second film hollywoodien dirigé par John Cassavetes. Le scénario d’Abby Mann devait être tourné par Stanley Kramer qui, faute de temps, lui en confiera la direction ; ce film sera un tournant dans la carrière du cinéaste qui lui valut la mise à l’index d’Hollywood. En effet il impose de tourner avec des enfants réellement handicapés, et son intransigeance sur le plateau va le confronter aux deux stars engagées, Burt Lancaster, sensible au problème du handicap, et Judy Garland, épuisée et alcoolique. Excédé du charcutage de son film par le producteur Stanley Kramer, John Cassavetes finit par le boxer et se fit renvoyer ; son film sera remonté dans un sens plus mélodramatique, conforme à Hollywood et opposé à sa volonté de traiter le sujet en homme responsable, n’hésitant pas à condamner cet enfermement thérapeutique. La vision du film, dans son état actuel mitigé, laisse entrevoir la force qu’aurait pu avoir ce sujet à la manière Cassavetes. Et lorsqu’on sait qu’à sa sortie, la critique condamnera le fond du sujet et que le public boudera le film, on mesure les blocages de la société bienpensante des années 60 !

Commentaire technique

Copie HD restaurée, très belle définition globale, excellent contraste n’excluant pas une certaine densité dans les scènes nocturnes, pas de défaut, filmé en décors naturels avec une colorimétrie chatoyante, un étalonnage chaud, légère granulation ; mixage anglais 2.0 monophonique clair, homogène, pas de résonnance ou de saturation, léger souffle.

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb :
Love Streams : http://www.imdb.com/title/tt0087644/
Un Enfant attend : http://www.imdb.com/title/tt0056930/

 

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