Skip to main content
PUBLICITÉ

[Test] Lümin Music Player : il fait chanter le réseau à merveille

Test-Lumin Music Player

coeur-ontopaudioCe lecteur réseau, et uniquement réseau, Lümin Music Player fait parler beaucoup de lui depuis son arrivée en France car étant le seul à traiter des signaux DSD, tout en ayant une architecture interne très audiophile. Nous l’avons eu quelque temps chez nous, et les prestations obtenues sont bien à la hauteur des prétentions de ses créateurs.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Lorsque nous avons annoncé son lancement officiel en France, nous avons effectivement précisé que ce Lümin Music Player n’était qu’un lecteur réseau et, contrairement à beaucoup de ses concurrents ne possédait qu’une seule prise d’entrée via un port RJ45 Ethernet (100base-T). Une seule entrée donc, il doit donc être connecté obligatoirement à un disque dur externe mis réseau, un NAS et c’est tout (la communication s'établissant selon le protocole UPnP/DLNA). Inutile donc de chercher à s’en servir autrement, il est prévu pour lire les fichiers audio issus de ce NAS. Lümin recommande soit un Synology ou encore un Qnap, eux-mêmes bien entendu étant reliés au réseau domestique LAN. Pour nos tests, il s’agissait d'un Synology 212J connecté directement au routeur d’un Freebox.

Bien conçu, bien construit

Concernant l’aspect technique de l’appareil, l’article paru le 20 mars de cette année en énonce les grands principes avec un magnifique châssis en aluminium taillé à même la masse, une totale séparation physique des circuits numériques et analogiques, et une alimentation totalement externalisée avec deux transformateurs toriques de marque Plitron.
D’autre part, la conversion est confiée à deux puces Wolfson 8741 sur 32 bits ou DSD 2.8 MHz et le Lümin est également doté de quatre horloges distinctes NZ2520S (une pour le 44.1 kHz et 88.2 kHz, une pour le 48 et 96 kHz, une pour le 176.4, 353 kHz/2.8 MHz et la dernière pour le 192/383 kHz), la fréquence d’échantillonnage du DSD 64 est traitée par la première horloge car multiple de 44.1 kHz (64 fois).
Les sorties analogiques sont doublées avec deux prises RCA asymétrique et deux XLR pour une liaison symétrique avec un schéma interne de même nature. Les étages de sortie font appel à des composants discrets reliés à deux transformateurs de sorties Lundhal LL7401, une typologie d’isolation déjà reprise par d’autres fabricants.
Les formats supportés en lecture sont les suivants : DSD, DIFF et DoP, Flac, Alac, AIFF, MP3 et AAC (dans le conteneur ma4) avec les formats suivants en sortie via la BNC S/PDIF : de 44.1 à 192 kHz (16-24 bits) et HDMI, les mêmes mais du DSD 1 bit/2.8 MHz (Cette sortie pourrait-elle à l’avenir véhiculer des images ? A voir).

Un lecteur très fonctionnel

Le Lumïn Music Player ce pilote depuis un l'application "Lumïn" disponible gratuitement pour iPad. Outre le fait que cette application Lümin gère l’ensemble de votre bibliothèque musicale installée sur votre disque NAS, elle offre aussi un éventail de possibilités de traitement des signaux audio assez intéressantes ou une gestion de son apparence. Sous l’onglet LUMIN, en haut à droite et dans un menu déroulant, un certain nombre de paramètres de l’appareil sont accessibles comme sa mise en veille, l’inversion de phase absolue, la durée de l’éclairage et son intensité et la mise en service ou non de sa sortie numérique via une RCA ou une HDMI. L’utilisateur pourra aussi personnaliser cette application, son apparence suivant ses désirs : clair ou foncé, ordre alphabétique des œuvres ou artistes, etc…. Tout cela, c’est le côté pratique de la chose. Plus important, et en descendant plus bas dans ce même menu déroulant, nous arrivons à des réglages suivant le taux et la résolution de chaque fichier lu. Ainsi un simple signal (par exemple un fichier audio 16 bits/44.1 kHz) peut être suréchantillonner en 88.2 ou 176.4 kHz ou même en DSD et idem pour le 88.2 kHz. Bien entendu, seuls ces deux format de codage sont "migrables" vers le DSD, car étant échantillonnés à un sous multiples du format 1 bit/2.8 MHz. Pour les autres, le Lümin Music Player peut atteindre le 384 kHz. Une position "native" permet de rester au format d’origine si toutefois vous ne désirez pas procéder à un quelconque changement de résolution sur vos fichiers. Le reste est assez commun avec les autres applications de ce genre : affichage des pochettes, liste de lecture et mise en mémoire de ces mêmes listes, affichage des résolutions et taux d’échantillonnage, valeurs qui s’affichent également sur le petit écran bleu de l’appareil lui-même.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Une installation soignée

Comme nous l’avons déjà dit, le Lumin Music Player lit les fichiers DSD (l'équivalent des SACD en informatique), mais pour cela et pour jouir de l’affichage des métadonnées comme les pochettes sur l’application Lumin par exemple, il doit fonctionner avec une petite application appelée Minimserver (http://minimserver.com/) que l’utilisateur, suivant ses connaissances en informatique, devra installer soit sur son ordinateur (MAC ou PC), soit (ce qui est mieux) directement dans le disque dur externe NAS. Cette dernière installation à la racine du disque dur NAS permettra tout simplement de profiter de toutes les possibilités pratiques du Lümin Music Player sans qu’un ordinateur ne soit allumé. Nous n’avons pas tous un ordinateur dans notre salon et pas toujours envie de le mettre en route pour écouter de la musique avec un Lümin Music Player. Néanmoins l'utilisation d'un ordinateur sera obligatoire pour charger le NAS avec vos fichiers musicaux.
Ensuite, toutes les commandes de fonctionnement de l’appareil se feront via l’application du fabricant téléchargée sur une tablette tel un iPad (sous iOS 5.0 ou plus récent).
Pour l’écoute des webradios, des applications comme Radio.fr ou TuneIn ou d’autres d’ailleurs permettrons l’écoute en streaming de toutes les stations que vous désirez. Car en effet, même si le fabricant ne le précise pas, le Lumïn Music Player semble bel et bien compatible avec le protocole AirPlay d'Apple. Il permet donc d'écouter toutes les sources de musique accessibles depuis un Mac (de génération récente), un iPad, un iPhone ou un iPod touch. Cela inclut naturellement les services de streaming en ligne comme Spotify, Deezer ou Qobuz...

Tout cela reste très simple à écrire, mais il convient tout de même d’insister sur le fait que cette installation n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et nous ne saurons que trop conseiller le soutien, l’aide et même l’installation de cet appareil par un vrai professionnel, à moins que vos connaissances informatiques soient à la hauteur.

Le Lumïn Music Player à l'écoute

Mais ce qui nous intéressait le plus avec ce test, ce sont les performances purement sonores, toujours en regard du prix de l’appareil et plus particulièrement sa possibilité de traiter des fichiers DSD en natif, ce que, pour l’instant les autres lecteurs réseau ne proposent pas. Le Lümin Music Player a été installé dans notre système : Goldmund Mimesis 27.5 avec amplificateur Telos 280, lecteur Esoteric K-05 (pour des comparaisons disque SACD et fichiers DSD), enceintes Pierre-Etienne Léon Alyscatre, câbles enceinte et modulation Goldmund et système complet de traitement secteur Nordost (barette et câbles). Malheureusement, ne possédant pas d’entrée symétrique, nous n’avons pas pu l’écouter avec ce type de liaison.

Après les grosses premières minutes de chauffe et commençant petit à petit à maîtriser sa manipulation (très aisée une fois que l’on a saisi toutes les possibilités de l’application Lümin), nous ne pouvons que tomber sous le charme de ce lecteur réseau. Tout d’abord, il est important de dire qu’il ne fait pas sa musique à lui, il est d’un naturel exceptionnel, d’une neutralité jamais prise en défaut et d’un pouvoir de définition très poussé. Nous gardons en mémoire les tests effectués avec les Blu Ray Pure Audio qui nous avaient quelque peu dérangés par un son très en avant, pas toujours naturel avec un bas du spectre grossi artificiellement, et là c’est exactement le contraire. La sonorité du Lümin Music Player est tout en plaisir, sans grincement ni agressivité, c’est un vrai régal d’entendre autant de chose d’un appareil mis sur un réseau domestique.

LA SUITE APRÈS LA PUB

malher-symphony 1-super artist on super audio

En comparant par exemple le disque SACD de la Symphony n°1 de Mahler dirigé par Ivan Fishcher et l’orchestre de Budapest (Channel Classics) sur notre Esoteric K-05 et la même œuvre en fichiers DSD, sur le Lümin Music Player (mêmes câbles vers le préamplificateur), nous nous rendons compte qu'il y a une légère différence entre les deux appareils. Nous sentons comme un peu plus de clarté dans le haut du spectre avec le Lümin Music Player, comme s'il allait chercher un peu plus loin des micro-informations. Tous les instruments à percussion très aigus du second mouvement apparaissent avec plus de franchise, et de netteté. Ceci donne une image stéréophonique légèrement plus précise dans l’espace, mais sans que cela apporte une quelconque mise en avant des plans sonores.
Sur le terrain de la qualité de l’image stéréophonique, l’Esoteric K-05 va loin dans ses capacités à reproduire une image type 3D. Nous retrouvons aussi cette sensation de présence charnelle avec le lecteur réseau Lumïn mais agrémenté d’une "lumière" dans le haut du spectre assez sympathique car ne touchant en rien l’équilibre tonal de l’ensemble. Rien à voir avec une coquetterie qui se glisserait dans l’aigu, non la restitution reste tout en nuance et en élégance.

Nous sommes ensuite passés à une autre comparaison du même ordre avec le SACD Channel Classics Vol.3 (une compilation de multiples artistes) et le même en fichier DSD, même constatation. Sur le 8e morceau, et l’œuvre de J.S Bach par The Netherlands Bach Society, l’orchestre et toutes ses voies de chœurs apparaissent avec le Lümin Music Player plus chantants. Les voies féminines par exemple gagnent en clarté avec un léger soyeux supplémentaire par rapport à notre Esoteric. L’ensemble est plus défini et les différents dialogues entre les chanteurs sont plus lisibles, plus fluides. Même constatation sur le 4e morceau les Suite in g.Moli de Händel et tous ses instruments à vent de l’introduction. Cet enregistrement possède une multitude de détails comme tous les bruits mécaniques des instruments qui sont perçus avec une meilleure acuité, comme si un voile s’était quelque peu levé entre nous et les musiciens, entendant ces derniers respirer au rythme de la musique. Les attaques de notes, très vivaces, donnent une expression franche à la restitution.
Nous avons voulu aussi entendre si différence il y avait dans le registre grave et pour cela nous avons passé l’extrait du Requiem : Libera me pour orgue de M. Duruflé et l’ensemble vocal The Gents. Conclusion, ce n’est pas sur ce registre (grave) que des différences entre les deux sources vont apparaître le plus objectivement, même si toutes les réverbérations du lieu d’enregistrement sont mieux perçues avec le Lümin Music Player, ce qui nous laisse plus aisément pénétré au cœur de l’œuvre.

Jacques Brel-Les Marquises-Archie Shepp Quartet Deja vu

LA SUITE APRÈS LA PUB

Nous nous sommes ensuite amusés à comparer ce même Lümin Music Player à notre ordinateur PC avec le player JRiver, câble de sortie USB Wireworld Stralight vers un uLink Bel Canto et câble numérique coaxial vers la partie convertisseur de notre Esoteric K-05 sur plusieurs disques comme "Les Marquises" de Jacques Brel en fichiers HD ou encore le "Déjà Vu" d’Archie Shepp Quartet, lui aussi en haute définition (24 bits/96 kHz). Nous retrouvons les mêmes constations qu’auparavant. Il y a comme une sorte de fluidité, d’intelligibilité supérieure avec le Lümin Music Player par rapport à la source purement informatique. L’ensemble est plus convaincant, plus rythmé et un léger surplus de micro-informations dans le médium et l’aigu qui s’entend assez nettement au fur et à mesure des écoutes. La voie de Jacques Brel est un peu plus expressive, plus nuancée et aussi plus présente dans la pièce, comme le saxophone d’Archie Shepp que l’on suit avec plus d’entrain.

Conclusion

Le lecteur Lümin Music Player nous a fait une très forte impression par son naturel, sa neutralité mais aussi beaucoup par son côté chantant tout en élégance. Possédant déjà un lecteur Esoteric K-05 que nous considérons comme d’un très haut niveau de lecture, nous sommes littéralement tombés sous le charme de ce lecteur réseau qui allie qualité de fabrication industrielle dans le bon sens du terme, facilité d’emploi lorsque l’on maîtrise tous les paramètres d’installation et d’utilisation et une qualité sonore riche, pleine et qui met surtout la musique en première place. Un appareil que nous voyons repartir de notre salle d’écoute avec un grand regret et qui va se hisser tout en haut dans la hiérarchie des lecteurs réseau d’aujourd’hui.

Spécifications du Lumïn Music Player

  • Résolution : du 44.1 kHz au 384 kHz PCM, au 2.8 MHz DSD
  • Formats supportés : DSD Lossless (DSF, DIFF et DoP), PCM Lossless (Flac, Apple Loosless ou ALAC, WAV et AIFF),  Compressés (MP3, AAC (M4A))
  • Niveau de sortie analogique : 4 Vrms (XLR) et 2 Vrms (RCA)
  • Format numérique en sortie : BNC : 44.1/192 kHz, 24 et 32 bits, HDMI : 44.1/192 kHz, 24 et 32 bits et 2.8 MHz, 1 bit
  • DHT : 0.0022%
  • Rapport signal sur bruit : -110.9 dB
  • Dynamique : 112.4 dB
  • Volume : numérique
  • Séparation des canaux : -110 dB
  • Dimensions : 350 x 345 x 60 mm (LxPxH) et 295 x 100 x 55 mm (LxPxH) pour l’alimentation
  • Poids : 8 kg
  • Prix : 6 000 €

Infos sur le site : www.synergie-esoteric.com
Site du fabricant : www.luminmusic.com



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ