Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Opéra : La Ville Morte d’Erich Korngold par l’Orchestre Philharmonique de Radio France (concert du 30 janvier)

Erich Korngold

La Ville Morte, d’Erich Wolfgang Korngold
Opéra en trois actes
Orchestre Philharmonique de Radio France
Chœur de Radio France
Maîtrise de Radio France
Direction, Marzena Diakun
Avec Camille Nylund (Marietta) et Klaus-Florian Vogt (Paul)
Le 30 janvier 2016 à 20h, Maison de la Radio

LA SUITE APRÈS LA PUB

Erich Korngold, inspire son opéra La Ville Morte du célèbre roman Bruges-la-Morte de l’écrivain belge Georges Rodenbach, qui recrée l’atmosphère funèbre d’une cité mystérieuse, hantée de spectres, sorte d’antithèse d’une autre ville : Venise.

Cette ville qui sert de cadre à ce drame avec ses canaux, ses églises innombrables, ses carillons mystérieux, constitue un décor idéal pour cette histoire nimbée de mystère. Paul, qui est le principal personnage de ce drame, vient de perdre son épouse et semble s’abîmer dans une sorte de vénération obsessionnelle de la disparue, passant le plus clair de son temps à guetter la très improbable réapparition de celle qui n’est plus mais dont il nie la disparition. Il croit en croisant le chemin de Jane Scott, une danseuse, assister à une résurrection de la défunte et va obstinément s’accrocher à cette fiction. Malgré les sarcasmes que Jane Scott adresse à celle qui n’est plus, Paul va nouer avec cette pâle imitation de la morte une idylle plutôt vacillante car entre eux s’immisce constamment la présence de la disparue. Sur ce sujet au prime abord, chargé d’effroi, de mystère et évoluant au bord du fantastique, Erich Wolfgang  
Korngold oriente son opéra vers une tout autre direction. Au lieu de bâtir un ouvrage lyrique s’enlisant dans les méandres sinistres d’un univers s’inspirant de cimetières effrayants, délabrés, hantés de créatures errantes, il va tirer son ouvrage vers la lumière, s’opposant ainsi aux forces monstrueuses nées de la nuit.
C’est le 4 décembre 1920, à l’Opéra de Cologne que sera créée La Ville morte d’Erich Wolfgang Korngold sous la direction d’un chef entré dans la légende : Otto Klemperer. Erich Korngold est un compositeur dont la musique possède plutôt les caractéristiques du flamboyant, s’opposant à la noirceur, comme peuvent l’attester deux œuvres emblématiques : son Concerto pour violon de 1945 et sa Symphonie de 1952.
L’opéra La Ville Morte de Korngold représente finalement une des rares tentatives réussies
s’inscrivant dans les derniers soubresauts du postromantisme viennois. Ce soir là, à l’Auditorium de Radio France, les ingrédients nécessaires étaient réunis pour mener à bien la résurrection d’un ouvrage lyrique plutôt délaissé, tant au disque qu’au concert.
La distribution vocale comprenait deux chanteurs excellents : Klaus-Florian Vogt (ténor) et Camilla Nylund (soprano) s’investissant sans compter dans cette version de concert.
Markus Eiche, baryton, Catherine Wins-Rogers, mezzo-soprano, Mathias Wohlbrecht, ténor, Dania El Zein, soprano, Yaël Raanan Vandor, mezzo-soprano, Jan Lund, ténor
assuraient avec talent le reste de la distribution vocale. Marzena Diakun, qui dirigeait ce soir là l’Orchestre Philharmonique de Radio France, les solistes, le Chœur de Radio France, la Maîtrise de Radio France, affirmait une autorité sans faille sur toutes ces forces rassemblées au service de l’opéra de Korngold. Elle révélait l’éclatante palette sonore du compositeur viennois, parfois teintée de réminiscences de Strauss et de Puccini. Le public rassemblé dans l’Auditorium ne s’y trompait pas et accordait aux solistes, aux Chœurs, au chef d’orchestre et à l’Orchestre Philharmonique de Radio France un accueil chaleureux.

Texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ