CD : Mozart, « Kurfürstin-Sonaten KV 301-306 » par Grimal (violon) et Dupouy (pianoforte)
W.A MOZART
Sonates Palatines KV 301-306
David Grimal, violon ; Mathieu Dupouy, pianoforte
Durée du CD : 77’56’’
Label-Hérisson
Notation : 
(5/5)
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Composé vers 1777 cet ensemble de Sonates pour violon et pianoforte dites Palatines, atteste de l’intérêt que porte à ce genre Mozart, attelé pourtant à cette époque à de nombreuses autres compositions.
La première Sonate en Sol Majeur KV 301 qui débute ce recueil commence par un Allegro con spirito vif et enjoué dans lequel Mozart accumule de nombreuses idées mélodiques sans pour autant négliger le thème principal énoncé dès le début. Le deuxième et dernier mouvement est également un Allegro, débordant aussi de vivacité .Il introduit tout au long de son développement de belles surprises mélodiques. La sonate suivante en Mi bémol Majeur KV 302débute par un Allegro irrésistible par son aspect volubile et chantant. Le deuxième mouvement, qui commence par un Rondeau, va finalement se transformer en Andante grazioso plein d’une grâce légère. La Sonate en Do Majeur KV303 qui suit, débute par un Adagio presque nostalgique qui s’efface rapidement pour laisser un impétueux Molto allegro s’imposer par son aspect volontaire et décidé. Le Tempo di Menuetto qui termine cette Sonate est aussi d’une étonnante richesse, introduisant sans cesse de nouvelles idées musicales. La Sonate en mi mineur KV304 surprend par sa tonalité en mineur accusant une tendance à la gravité chez Mozart. L’Allegro qui débute cette Sonate est en effet symptomatique d’un retour de Mozart vers ce qui pourrait bien ressembler à une inquiétude légère mais bien présente. Le Tempo di Menuetto qui achève cette Sonate possède cette impression de vague tristesse qui caractérise cette Sonate KV 304.C’est à nouveau une sorte d’allégresse qui réapparaît dans l’Allegro de la Sonate KV305 qui constitue l’avant-dernière Sonate de ce recueil de Sonates Palatines. Le dernier mouvement assez complexe se définit ainsi : Thema. Andante grazioso. Var.I à VI et ménage un rôle très important au seul pianoforte mais rapidement le violon reprend sa place, formant à nouveau avec le pianoforte un duo étincelant et dynamique. La dernière Sonate(en Ré Majeur KV 306) qui termine ce recueil de Sonates est la seule à posséder trois mouvements et débute par un Allegro con spirito énergique où comme d’habitude les idées musicales semblent se bousculer tant elles sont nombreuses. L’Andantino cantabile qui suit, réinstalle provisoirement une sorte de sérénité retrouvée. Le dernier mouvement, un Allegretto-Allegro renoue à nouveau avec la fougue habituelle que Mozart insuffle souvent à ses derniers mouvements. Musicien aux activités multiples, David Grimal, parallèlement à sa carrière brillante de violoniste, est aussi, faut-il le rappeler, directeur artistique d’un remarquable ensemble symphonique Les Dissonances, capable de jouer non seulement la musique du XVIIIe siècle mais également celle du XIXe siècle. Quant à Mathieu Dupouy, qui tient ici la partie dévolue au pianoforte, il a étudié cet instrument sous la direction d’un grand spécialiste réputé : Patrick Cohen et s’intéresse aussi beaucoup à la musique contemporaine. L’interprétation de ces Six Sonates Palatines de Mozart par David Grimal et Mathieu Dupouy, convainc par sa sincérité, sa transparence et l’aspect chantant dénué de toute artificialité qu’ils savent exprimer avec tant de générosité. Une interprétation qui veut se placer dans la voie de l’authenticité puisque David Grimal joue sur un Stradivarius Ex-Roederer 1710 avec un Archet John Dodd ca.1770.Mathieu Dupouy joue sur un pianoforte Gräbner 1791 de la Collection du Musée de la musique de Paris.
Textye de Michel Jakubowicz
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