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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 22 septembre de l'Orchestre de Chambre de Paris dirigé par Douglas Boyd

concert douglas boyd

Avec Nathalie Stutzmann, contralto
Netia Jones Vidéo : Vienne, de nuit et de jour
Au programme : Haydn, Say, Webern, Schoenberg

LA SUITE APRÈS LA PUB

mardi 22 septembre 2015, 20 H 30
Salle des Concerts - Philharmonie 2 - Paris
www.orchestredechambredeparis.com

Pour son premier concert en tant que nouveau directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Paris, Douglas Boyd choisissait d’interpréter des œuvres issues des deux Ecoles de Vienne, d’une part celle représentée au XVIIIe siècle par Joseph Haydn, Schoenberg représentant celle du XXe siècle.

Douglas Boyd débutait donc ce concert avec une des toutes premières Symphonies de Joseph Haydn, la Symphonie No6 « Le Matin »faisant partie d’une trilogie  comprenant également la Symphonie No7 « Le Midi » et la Symphonie No8 « Le Soir ».Bien que constituant une des toutes premières œuvres  de Haydn dans le domaine de la Symphonie, le compositeur affiche déjà dans cette Symphonie No6 « Le Matin » une maîtrise certaine tant sur le plan de la forme ( les quatre mouvements sont déjà présents) que par l’abondance des idées musicales. La deuxième œuvre de ce concert était consacrée à des extraits de Des Knaben Wunderhorn de Mahler s’inspirant du recueil de chants populaires allemands réunis patiemment par Achim von Arnim et Clemens Brentano durant les années comprises entre 1805 et 1808.Mahler va puiser dans ce répertoire magique de quoi imaginer une thématique musicale considérable qui entrera pour une bonne part dans la structure de ses quatre premières Symphonies. Beaucoup d’éléments fantastiques sont à la base de ces Lieder pour orchestre comme par exemple Wo die schönen Trompeten blasen, où il est question d’une amante dialoguant avec le fantôme de son amant qui a laissé sa vie sur de lointains champs de bataille. Bien que se mettant très tôt à l’ouvrage sur ces lieder provenant du Knaben Wunderhorn ( vers 1885) Mahler va s’y attarder longtemps jusqu’au début du XXe siècle, en revisitant aussi sans cesse l’orchestration. Initialement écrits pour Quatuor à cordes ces Cinq mouvements op.5 d’Anton Webern seront présentés a la Philharmonie 2 dans l’orchestration limitées aux seules cordes, réalisée par le compositeur en 1930.L’effet obtenu par cette extension du simple Quatuor à l’ensemble des cordes de l’orchestre est prodigieux, accentuant  davantage la violence expressionniste d’une œuvre qui malgré sa brièveté submerge l’auditoire par sa véhémence et son mystère. Enfin, Douglas Boyd mettait un point final à ce concert avec une œuvre de jeunesse d’Arnold Schoenberg encore proche de l’esprit wagnérien : La Nuit transfigurée op.4.Tout comme chez Webern il s’agit d’une œuvre de musique de chambre : un sextuor à cordes composé par Schoenberg à l’automne 1899.Schoenberg en effectuera une première transcription pour orchestre à cordes dès 1917, pour finalement reprendre l’œuvre à nouveau en 1945.L’argument littéraire qui imprègne cette sorte de long poème musical est dû au poète Richard Dehmel et conte ce long voyage à travers la nuit dans une sombre forêt de deux amants. La femme finit par avouer à celui avec qui elle chemine dans la nuit qu’elle attend un enfant qui n’est pas de lui. Mais au terme de ce voyage éprouvant, l’homme fait preuve de compassion acceptant cette révélation avec beaucoup d’abnégation. L’extension pour orchestre à cordes du Sextuor à cordes de Schoenberg donne à l’œuvre une dimension extraordinaire, démultipliant le contenu émotionnel et en accentuant le lyrisme enflammé. Douglas Boyd à la tête de l’Orchestre de Chambre de Paris, donnait de la Symphonie No6 de Haydn « Le Matin » une version aux arêtes vives, mettant en valeur les cordes et la petite harmonie. L’univers magique du Knaben Wunderhorn de Mahler était décliné avec poésie et précision par la belle voix de contralto de Nathalie Stutzmann, efficacement soutenue par Douglas Boyd, ciselant avec beaucoup de finesse l’orchestration raffinée et magique de Gustav Mahler. Les Cinq Mouvements op.5 de Webern trouvaient en Douglas Boyd un interprète idéal, impression qui se confirmait largement  à l’écoute de La Nuit transfigurée de Schoenberg, qui bénéficiait il faut le souligner d’une projection d’images due à Netia Jones.

Texte de Michel Jakubowicz

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