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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 17 avril à la Philharmonie de Paris: Brahms et Prokofiev sous la direction de Mikko Franck

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ORCHESTRE PHILHARMONIQUE de RADIO FRANCE
vendredi 17 avril 2015, 20h 30 - Philharmonie de Paris
MIKKO FRANCK, direction
RUDOLF BUCHBINDER, piano
BRAHMS : Concerto pour piano No1
PROKOFIEV : Symphonie No5

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Lorsque Brahms se met en tête de composer ce premier Concerto op.15 qu’il écrit entre 1854 et 1858, il a également en projet une symphonie. Cette Première Symphonie ne verra effectivement le jour qu’en 1874-1876 et donc ce Premier Concerto pour piano serait en fait élaboré sur le matériau originellement destiné à une de ses premières tentatives dans le domaine symphonique.

Finalement ce Premier Concerto pour piano sera donc créé avec Brahms en personne au piano, son ami le violoniste Joseph Joachim dirigeant la Hofkapelle le 22 janvier 1859.C’est avec le souffle de la tempête que débute ce Premier Concerto pour piano avec en guise de premier mouvement un imposant Maestoso de caractère nettement symphonique, suggérant que nous sommes peut-être en présence d’un éventuel premier mouvement de symphonie que Brahms, pour d’obscures raisons, abandonne, choisissant de transformer en concerto pour piano, ce qui initialement aurait logiquement dû constituer le premier mouvement d’une vaste symphonie. Le deuxième mouvement d’une très grande tension presque douloureuse rend à la fois hommage à Clara Schumann mais aussi  à Robert Schumann disparu récemment en 1856 âgé seulement de quarante six ans. Le dernier mouvement, un Allegro ma non troppo, est d’un caractère nettement moins dramatique que les deux mouvements précédents et met plutôt en avant le côté héroïque que l’on retrouvera dans beaucoup d’œuvres ultérieures(Symphonie No3 ainsi que certains passages du Finale de la Quatrième Symphonie).

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Belle interprétation du pianiste autrichien Rudolf Buchbinder qui offre une vision du Premier Concerto pour piano de Brahms très intériorisée, refusant toute démonstration à  caractère purement virtuose. Malgré des tempi parfois trop retenus, Mikko Franck parvient à maintenir le caractère dramatique de la partie d’orchestre très dense de ce Premier Concerto pour piano de Brahms. En seconde partie de concert donné à la Philharmonie de Paris le 17 avril 2015, Mikko Franck et l’Orchestre Philharmonique de Radio France inscrivaient à leur programme la Symphonie No5 de Prokofiev. Tout comme la Symphonie No7 « Léningrad » de Chostakovitch  la Symphonie No5 de Prokofiev est une Symphonie de guerre. Bien qu’au moment de sa composition(1944) les soviétiques viennent de remporter une victoire décisive à Stalingrad(1943)le premier mouvement(Andante et l’Adagio)de la Symphonie No5 sont de terribles témoignages de la férocité des combats qui ont dévasté l’URSS durant toute cette période guerrière imposée par les envahisseurs allemands dès 1941.Mikko Franck qui s’investit énormément dans la direction de cette Symphonie de Prokofiev, tire cette œuvre d’une grande noirceur vers la tragédie, le tumulte et la folie destructrice. Cette option dramatique prise par Mikko Franck est encore accentuée par le choix des tempi presque trop retenus. L’Orchestre Philharmonique de Radio France en très grande formation (11 cuivres dont un tuba et bois par trois) répond avec une très grande maestria à chaque impulsion donnée par le chef et mène jusqu’à sa conclusion finale cette œuvre titanesque.

Texte de Michel Jakubowicz

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