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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Scriabine - "Vers la Flamme" par Vladimir Ashkenazy (Piano)

Scriabin Ver la Flamme

Decca (Universal)
durée du CD : 78’45’’
Notation : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleue(5/5)

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Si Alexandre Scriabine invente un nouveau langage sonore dans le domaine symphonique avec le Poème de l’Extase en 1908, Prométhée (Le Poème du Feu) en 1910 et la Symphonie No3 «Divin Poème», son œuvre pianistique s’engage elle aussi sur des chemins nouveaux.

Pourtant cette Etude op.2, No1 Andante et les Mazurkas op.3 qui forment le début de ce CD restent encore dans la sphère d’influence de Chopin, bien que manifestant déjà une certaine propension à revendiquer un style personnel en particulier sur le plan de l’harmonie. Avec les Etudes op.8   Alexandre Scriabine commence  à s’aventurer vers des horizons bien différents. Pourtant  la dernière de ces Etudes op.8 (patetico) par son aspect presque héroïque, fait encore songer à Liszt. Avec les 4 Préludes op.22, le langage musical  de Scriabine s’oriente  vers une écriture presque impressionniste, voilant ces quatre pièces d’une sorte de tristesse discrète. Nerveuse et rapide la première des huit Etudes op.42 accomplit un pas de plus vers la radicalité, celle qui sera présente dans ses Sonates comme par exemple la Sonate No9 (Messe Noire) de 1909.Avec les 3 Morceaux op.45 extrêmement brefs, l’écriture visionnaire de Scriabine s’accentue davantage. Les 3 Morceaux de l’opus 52 cultivent plus que jamais l’étrangeté harmonique aussi bien dans la première pièce Poème  que dans les deux suivantes Enigme et Poème languide. Les deux œuvres suivantes de l’opus 57(Désir et Caresse dansée) accomplissent elles aussi leur glissement vers un univers sonore de plus en plus personnel, estompant parfois l’univers tonal habituel. Dans ces 2 Poèmes op.63, Scriabine semble s’éloigner de la tonalité sans jamais y renoncer tout à fait. Un univers plus gris et plus désincarné hante les 2 Poèmes op.69.Scriabine qualifie de Fantastique le premier des 2 Poèmes op.71. Titre mérité car en fait la pièce contient une bonne dose d’étrangeté, semblant errer dans un espace inconnu. La deuxième pièce de cet op.71, En rêvant, avec une grande douceur nous ramène effectivement dans le domaine du songe. Voici venu à présent Vers la flamme op.72 Poème Allegro moderato qui donne son nom à ce CD.L’écriture de Scriabine amplifie l’aspect visionnaire du discours musical et explore des territoires sonores inhabituels. Les 5 Préludes op. 74 nous éloignent plus que jamais de l’univers sonore connu pour nous conduire résolument dans un monde radicalement différent.
Vladimir Ashkenazy qui nous offre ici ce CD entièrement consacré à Alexandre Scriabine poursuit également une grande carrière de chef d’orchestre et a dirigé les orchestres européens les plus réputés (Concertgebouw d’Amsterdam, Philharmonia de Londres, Philharmonie Tchèque etc…).Il nous prouve dans cet enregistrement d’œuvres  pour piano d’Alexandre Scriabine que ses activités de chef d’orchestre ne l’empêchent nullement de prouver qu’il est toujours un formidable pianiste.

texte de Michel Jakubowicz

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