Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du samedi 10 janvier 2015 à la Maison de la Radio (Paris) : « Vienne 1800-1900 »

daniel harding

Studio 104
Maison de la Radio
Beethoven : Symphonie No7
Berg : Concerto pour violon et orchestre « A la mémoire d’un ange »
Orchestre Philharmonique de Radio France, Daniel Harding (direction), Christian Tetzlaff (violon)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Il fallait un certain culot ou plutôt être audacieux pour oser baptiser Seconde Ecole de Vienne ce bloc novateur et révolutionnaire que Schoenberg, Berg et Webern constituaient au début du XXe siècle. D’une certaine façon ils se revendiquaient comme les héritiers de la Première Ecole de Vienne qui comprenait les trois figures historiques de Haydn, Mozart et Beethoven. On doit en fait cette appellation Seconde Ecole de Vienne à un mystérieux et prophétique prosélyte dont on peu apprécier la clairvoyance et l’intuition.

Daniel Harding qui était le chef d’orchestre désigné pour impulser ces trois concerts essentiels qui concrétisaient cette période musicale comprise entre 18OO et 1900, décidait d’unir dans le premier concert les noms de Beethoven et de Berg avec le Concerto pour violon op.61, la Symphonie No8 de Beethoven et les Trois pièces op.6 de Berg. Daniel Harding, ne craignant guère les contrastes inscrivait dans le second concert, celui du 9 janvier 2015 non seulement le méconnu Triple Concerto pour violon, violoncelle, piano et orchestre de Beethoven mais surtout le très radical Concerto de chambre pour piano, violon et treize instruments à vent de Berg, terminant ce concert avec trois fragments tirés du Wozzeck également dû à Berg. Daniel Harding mettait un terme à cette trilogie consacrée à cette période musicale comprise entre 1800 et 1900 à Vienne, en inscrivant à son programme du 10 janvier 2015 la Symphonie No7 de Beethoven et le Concerto « A la mémoire d’un ange » de Berg. Composée entre 1811 et 1812, cette Symphonie No7 de Beethoven sera exécutée pour la première fois le 8 décembre 1813 à la Redoutensaal de l’Université de Vienne sous la direction du compositeur. C’est bien entendu le fameux deuxième mouvement (Allegretto) qui recueillera le plus grand succès auprès du public viennois. Mais on peut aussi mesurer l’impact que produisit cette Symphonie sur Schubert dont on peut affirmer que le Presto est très nettement présent dans le Scherzo de sa Symphonie No6 .Wagner, lui, y voyait l’Apothéose de la danse, impression qui pourrait lui avoir été suggérée par l’Allegro con brio final composé sur un rythme hallucinant.

Daniel Harding qui dirigeait ce soir là cette Symphonie No7 de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France réunissait deux qualités primordiales qu’un chef d’orchestre doit au plus haut point posséder : la précision et une conception globale de l’œuvre à exécuter. Des qualités qui lui permettaient d’affronter ce chef- d’œuvre de Beethoven avec une grande hardiesse mais aussi avec beaucoup de gravité et d’émotion dans le second mouvement(Allegretto).Le chef britannique achevait de nous subjuguer définitivement avec l’Allegro con brio final qu’il dirigeait avec une sorte de fougue irrépressible, tournoyante, débridée, déclenchant ainsi l’enthousiasme du public du Studio 104.En seconde partie c’était à nouveau à Alban Berg de figurer avec son Concerto pour violon et orchestre « A la mémoire d’un ange ».On connaît les circonstances tragiques qui justifient cette appellation « A la mémoire d’un ange » attachée à ce Concerto d’Alban Berg. En fait, Alban Berg très ému par la disparition de Manon Gropius, fille d’Alma et de l’architecte Walter Gropius, dédie à cette jeune fille disparue à l’âge de dix-huit ans, son Concerto pour violon. L’œuvre offerte à Alma Gropius, est un mélange tout comme chez Gustav Mahler, d’éléments musicaux d’origine populaire comme par exemple dans sa Symphonie No1 et d’éléments musicaux dramatiques comme ceux qui sont largement audibles dans la Symphonie No6.Ce Concerto pour violon de Berg dont la composition s’étend d’avril à août 1935, sera exécuté pour la première fois le 19 avril 1936 à Barcelone par celui qui avait commandé l’œuvre, le violoniste Louis Krasner, avec comme chef d’orchestre Hermann Scherchen. Le violoniste Louis Krasner sera également, quelques années plus tard, en 1940 à Philadelphie, le créateur du Concerto pour violon de Schoenberg, l’orchestre étant lui, placé sous la direction de Léopold Stokowski. C’était ce soir du 10 janvier 2015, au Studio 104 au violoniste Christian Tetzlaff d’assurer l’exécution de ce Concerto pour violon de Berg hautement complexe, que le violoniste tenait à interpréter par cœur. On ne peut qu’être frappé par l’humilité et le lyrisme sincères qui caractérisaient l’interprétation du Concerto de Berg par Christian Tetzlaff, activement soutenu par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, animé avec force et détermination par le chef Daniel Harding lui aussi très inspiré.

Michel Jakubowicz

 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Concert du samedi 10 janvier2015 à la Maison de la Radio (Paris): « Vienne 1800-1900 »

Studio 104
Maison de la Radio
Beethoven : Symphonie No7
Berg : Concerto pour violon et orchestre « A la mémoire d’un ange »
Orchestre Philharmonique de Radio France, Daniel Harding (direction), Christian Tetzlaff (violon)
Il fallait un certain culot ou plutôt être audacieux pour oser baptiser Seconde Ecole de Vienne ce bloc novateur et révolutionnaire que  Schoenberg, Berg et Webern constituaient au début du XXe siècle. D’une certaine façon ils se revendiquaient comme les héritiers de la Première Ecole de Vienne qui comprenait les trois figures historiques de Haydn, Mozart et Beethoven. On doit en fait cette appellation Seconde Ecole de Vienne à un mystérieux et prophétique prosélyte dont on peu apprécier la clairvoyance et l’intuition. Daniel Harding qui était le chef d’orchestre désigné pour impulser ces trois concerts essentiels qui concrétisaient cette période musicale comprise entre 18OO et 1900, décidait d’unir dans le premier concert les noms de Beethoven et de Berg avec le Concerto pour violon op.61, la Symphonie No8 de Beethoven et les Trois pièces op.6 de Berg. Daniel Harding, ne craignant guère les contrastes inscrivait dans le second concert, celui du 9 janvier 2015 non seulement le méconnu Triple Concerto  pour violon, violoncelle, piano et orchestre de Beethoven mais surtout le très radical Concerto de chambre pour piano, violon et treize instruments à vent de Berg, terminant ce concert avec trois fragments tirés du Wozzeck également dû à Berg. Daniel Harding mettait un terme à cette trilogie consacrée à cette période musicale comprise entre 1800 et 1900 à Vienne, en inscrivant à son programme du 10 janvier 2015 la Symphonie No7 de Beethoven et le Concerto « A la mémoire d’un ange » de Berg. Composée entre 1811 et 1812, cette Symphonie No7 de Beethoven sera exécutée pour la première fois le 8 décembre 1813 à la Redoutensaal de l’Université de Vienne sous la direction du compositeur. C’est bien entendu le fameux deuxième mouvement (Allegretto) qui recueillera le plus grand succès auprès du public viennois. Mais on peut aussi mesurer l’impact que produisit cette Symphonie sur Schubert dont on peut affirmer que le Presto est très nettement présent dans le Scherzo de sa Symphonie No6 .Wagner, lui, y voyait l’Apothéose de la danse, impression qui pourrait lui avoir été suggérée par l’Allegro con brio final composé sur un rythme hallucinant.
Daniel Harding qui dirigeait ce soir là cette Symphonie No7 de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France réunissait deux qualités primordiales qu’un chef d’orchestre doit au plus haut point posséder : la précision et une conception globale de l’œuvre à exécuter. Des qualités qui lui permettaient d’affronter ce chef- d’œuvre de Beethoven avec une grande hardiesse mais aussi avec beaucoup de gravité et d’émotion dans le second mouvement(Allegretto).Le chef britannique achevait de nous subjuguer définitivement avec l’Allegro con brio final qu’il dirigeait avec une sorte de fougue irrépressible, tournoyante, débridée, déclenchant ainsi l’enthousiasme du public du Studio 104.En seconde partie c’était à nouveau à Alban Berg de figurer avec son Concerto pour violon et orchestre « A la mémoire d’un ange ».On connaît les circonstances tragiques qui justifient  cette appellation « A la mémoire d’un ange » attachée à ce Concerto d’Alban Berg. En fait, Alban Berg très ému par la disparition de Manon Gropius, fille d’Alma et de l’architecte Walter Gropius, dédie à cette jeune fille disparue à l’âge de dix-huit ans, son Concerto pour violon.  L’œuvre  offerte à Alma Gropius, est un mélange tout comme chez Gustav Mahler, d’éléments musicaux d’origine populaire comme par exemple dans sa Symphonie No1 et d’éléments musicaux dramatiques comme ceux qui sont largement audibles dans la Symphonie No6.Ce Concerto pour violon de Berg dont la composition s’étend d’avril à août 1935, sera exécuté pour la première fois le 19 avril 1936 à Barcelone par celui qui avait commandé l’œuvre, le violoniste Louis Krasner, avec comme chef d’orchestre Hermann Scherchen. Le violoniste Louis Krasner sera également, quelques années plus tard, en 1940 à Philadelphie, le créateur du Concerto pour violon de Schoenberg, l’orchestre étant lui, placé sous la direction de Léopold Stokowski. C’était ce soir du 10 janvier 2015, au Studio 104 au violoniste Christian Tetzlaff d’assurer l’exécution de ce Concerto pour violon de Berg hautement complexe, que le violoniste tenait à interpréter par cœur. On ne peut qu’être frappé par l’humilité et le lyrisme sincères qui caractérisaient l’interprétation du Concerto de Berg par Christian Tetzlaff, activement soutenu par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, animé avec force et détermination par le chef Daniel Harding lui aussi très inspiré.

Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ