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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 16 octobre au Théâtre des Champs-Elysées dirigé par John Nelson, avec Kun Woo Paik

John-Nelson-KUN-WOO-PAIK

Orchestre de Chambre de Paris
John Nelson, direction
Kun Woo Paik, piano
Guillaume Paoletti, violoncelle
Valeria Kafelnikov, harpe
Roussel : Le Festin de l’araignée, fragments symphoniques, op.17
Chopin : Concerto pour piano No2 en fa mineur
Gounod : Ave Maria, pour violoncelle et piano
www.orchestredechambredeparis.com

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Le Festin de l’araignée est à l’origine une œuvre commandée par le mécène Jacques Rouché. C’est le 3 avril 1913 au Théâtre des Arts que ce ballet-pantomime verra sa création, l’orchestre étant dirigé par Gabriel Grovlez et la chorégraphie assurée par Léo Staats. Les fragments symphoniques provenant du Ballet le Festin de l’araignée d’Albert Roussel présentés ce jeudi 16 octobre, au public du Théâtre des Champs-Elysées permettent de mesurer le haut degré de raffinement orchestral auquel le compositeur de Bacchus et Ariane était parvenu.

Albert Roussel  s’invente en effet un langage très personnel lui permettant d’échapper aussi bien à Debussy qu’à Ravel. Avec une palette sonore d’une audace extrême, lui faisant parfois frôler l’atonalité que vient d’inventer un certain Arnold Schoenberg, Albert Roussel décrit avec un luxe inouï le monde cruel, parfois terrifiant du monde des insectes. Avec le Concerto No2 de Chopin nous sommes projetés en pleine époque du romantisme qui submerge l’Europe. Vraisemblablement, ce Concerto No2 est une déclaration d’amour à peine déguisée de Frédéric Chopin s’adressant à Constance Gladkowska élève du Conservatoire de Varsovie.
C’est une œuvre dans laquelle Frédéric Chopin exprime avec beaucoup de chaleur et de combativité un vaste éventail de sentiments. Ce Deuxième Concerto de Chopin  fait aussi appel à une écriture orchestrale très intuitive plus orientée vers le style classique d’un Mozart que vers le romantisme conquérant mis en œuvre par Beethoven dans ses deux derniers Concertos pour piano(4 et 5).En seconde partie du concert de l’Orchestre de Chambre de Paris, deux solistes font leur apparition sur scène .Il s’agit du violoncelliste Guillaume Paoletti (premier violoncelle solo de l’Orchestre de Chambre de Paris) et de la harpiste Valeria Kafelnikov (harpiste à l’Orchestre de Chambre de Paris) pour interpréter Méditation ,Ave Maria de Charles Gounod pour violoncelle et harpe datant de 1853.L’œuvre, basée sur le premier prélude  du  premier livre du Clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach, permet au lyrisme sincère de Charles Gounod de s’exprimer pleinement. En dernière partie du programme de l’Orchestre de Chambre de Paris John Nelson choisissait d’offrir au public une œuvre rarement donnée au concert : la Deuxième Symphonie de Charles Gounod. Une œuvre qui affiche des ambitions allant bien au-delà de celles que l’on trouve dans sa très mozartienne Petite Symphonie pour instruments à vent. La Symphonie No2 de Charles Gounod datant de 1855, est bien sûr, très éloignée des débordements ultra-romantiques d’Hector Berlioz et de sa Symphonie fantastique créée en 1830.C’est plutôt du côté du romantisme allemand que le compositeur de Faust semble puiser son inspiration. Ce qui nous donne un premier mouvement influencé parfois par Robert Schumann alors que le Scherzo semble faire référence aux célèbres Scherzos imaginés trente ans auparavant par Mendelssohn dans la Symphonie No3 « Ecossaise » et la Symphonie No5 « Réformation ».On peut aisément se laisser emporter par le tourbillon du finale, dans lequel Charles Gounod laisse vagabonder son imagination, donnant à cette dernière partie de la Symphonie un caractère franchement joyeux et effervescent. Si la prestation du pianiste coréen Kun Woo Paik remportait ce soir tous les suffrages grâce à une technique et une musicalité sans faille, celle de Guillaume Paoletti et Valeria Kafelnikov était également saluée chaleureusement.  Quant à la direction orchestrale de John Nelson, directeur honoraire de l’Orchestre de Chambre de Paris, elle se révélait particulièrement incisive dans Le Festin de l’araignée de Roussel, traitant l’orchestre avec subtilité dans le Concerto de Chopin. Son interprétation de  la Deuxième Symphonie de Gounod nous prouvait avec certitude que bien qu’évoluant entre classicisme et romantisme, le répertoire français de cette époque (vers 1850) est pour ce chef une notion parfaitement maîtrisée.

Texte de Michel Jakubowicz



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