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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 17 octobre à la salle Pleyel (Paris) dirigé par Vasily Petrenko

Vasily-Petrenko

Karol Szymanowski : Concerto pour violon et orchestre No 1
Gustav Mahler : Symphonie No 7

Orchestre Philharmonique de Radio France
Vasily Petrenko, direction
Baiba Skride, violon
vendredi 17 octobre 2014
Salle Pleyel, 20h Etrange Concerto pour violon que ce Concerto composé par Karol Szymanowski en 1917. En effet il offre dans son premier mouvement une palette orchestrale chatoyante qui plonge l’auditeur dans un climat sonore fortement teinté d’impressionnisme comme si Debussy et Ravel avaient d’une certaine façon, influencé le compositeur polonais.

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A mi-parcours de ce Concerto pour violon No1, intervient une cadence d’une extrême difficulté alors que l’orchestration semble s’éloigner de l’impressionnisme pour s’orienter plutôt vers un horizon s’orientant vers une sorte de climat expressionniste. Créé en 1922 à Varsovie par le violoniste Jozef Oziminski, sous la direction du chef d’orchestre Pawel Kochanski, ce Concerto pour violon No1 de Karol Szymanowski est strictement contemporain du Premier Concerto pour violon de Serge Prokofiev, lui -aussi composé en 1917.La violoniste qui ce soir du 17 octobre 2014 officiait Salle Pleyel, nous vient de Lettonie et entretient avec les deux Concertos pour violon de Szymanowski une véritable affinité pour les avoir enregistrés avec Vasily Petrenko et le Philharmonique d’Oslo. Son interprétation du second Concerto pour violon de Szymanowski séduisait par son aisance à vaincre toutes les difficultés d’une œuvre complexe aux ramifications imprévisibles. Baiba Skride était en effet, puissamment soutenue par la direction orchestrale très virtuose et précise de Vasily Petrenko dominant sans efforts apparents un orchestre pourtant imposant. En seconde parte de ce concert Vasily Petrenko décidait d’inscrire à son programme une Symphonie de Mahler relativement peu exécutée au concert : la Symphonie No7 dite « Chant de la Nuit ».Cette Symphonie No7 fait partie des trois symphonies qui font suite aux quatre premières Symphonies s’inspirant directement des Lieder des Knaben Wunderhorn. Ces trois Symphonies (5,6,7) sont purement instrumentales, Mahler ne revenant à la voix humaine que dans sa Huitième Symphonie dite « des mille ».La Symphonie No7 débute par un mouvement aux proportions imposantes atteignant presque vingt-cinq minutes, semblant s’élancer dans une sorte de marche lugubre hésitant constamment entre ombre et lumière. Le second mouvement (Nachtmusik I) d’une écriture très originale semble par son propos s’opposer à la noirceur du premier mouvement. Brièvement, quelques cloches de pâturages venues d’un lointain espace, nous replongent dans l’atmosphère de la Symphonie No6.En troisième partie, Gustav Mahler, nous propose un Scherzo traversé d’ombres fantomatiques, grinçantes et inquiétantes qui font quelquefois apparaître des images grotesques et fantastiques sorties tout droit d’une gravure d’Alfred Kubin . Le quatrième mouvement constitue la deuxième Nachtmusik et possède la particularité d’adjoindre à l’énorme effectif orchestral deux instruments rarement utilisés dans un orchestre symphonique : la mandoline et la guitare. Après ces quatre mouvements baignant parfois dans une blancheur spectrale, Gustav Mahler aspire à laisser éclater une joie débordante, presque explosive et libératrice. Contrairement au Finale de la précédente Sixième Symphonie, Gustav Mahler fait preuve d’un optimisme  exubérant jusqu’au délire, égalant ou dépassant l’éclat  triomphal du Finale de sa Cinquième Symphonie. Vasily Petrenko qui dirigeait ce soir l’Orchestre Philharmonique de Radio France ne ménageait aucun pupitre, exerçant sur l’orchestre une autorité et un charisme stupéfiants. Son interprétation  s’appuyant essentiellement sur l’utilisation de tempos très contrastés, opposait par exemple le premier mouvement Adagio dirigé avec retenue au Rondo conclusif abordé avec des tempos très  dynamiques, volontairement foudroyants. Après nous avoir donné il y a peu, une interprétation exemplaire de la plus mahlérienne des Symphonies de Chostakovitch (la Quatrième), Vasily Petrenko nous prouve amplement qu’il noue avec l’univers mahlérien des liens tout aussi étroits.

Texte de Michel Jakubowicz



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