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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : ROKOKO - Hasse Opera Arias

Rokoko-Hasse-Operas-Arias

Max Emanuel Cencic, contreténor
Orchestra Armonia Atenea
direction : George Petrou
Hasse
Arias d’opéras
Decca (Universal)
durée du CD : 64’23’’
notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

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Paradoxe étrange, en ce début XVIIIe siècle entièrement voué à l’opéra qui fait fureur, l’Italie y voit triompher un compositeur allemand Johann Adolf Hasse capable de rivaliser avec les grands compositeurs italiens de son temps.

La concurrence est néanmoins  rude pour ce compositeur qui passa  la plus grande partie de son existence à la cour de Dresde.  Johann Adolf Hasse passa aussi une bonne partie de son temps entre Venise et Dresde, adoptant ainsi une existence errante qui l’obligea d’une certaine façon à constamment voyager aussi dans les autres grandes villes d’Italie telles que Milan, Parme et Naples. Ayant subi bien des avatars à Dresde, Hasse finalement  s’installa à Vienne, où, sollicité  pour le couronnement de Joseph II, il  composa  la festa teatrale Egeria en 1764 sur un texte de Metastase. C’est aussi vers cette époque toujours à Vienne en 1769 que Hasse rencontra les Mozart, les retrouvant à nouveau à Milan cette fois-ci en 1771.Les Airs d’opéras rassemblés dans ce CD nous donnent une idée assez précise de la fécondité d’un compositeur qui non seulement s’imposa dans l’opéra mais également dans le domaine de la musique instrumentale.  Hasse non content d’affronter les compositeurs italiens dans le domaine où ils règnent en maître, l’opéra,  se mesurait aussi avec son concurrent le plus dangereux tant dans l’opéra que dans la musique instrumentale : Georg Friedrich Haendel ! Ce récital  de Max Emanuel Cencic débutait par un Aria d’opéra plutôt mélancolique Notte amica provenant d’Il Cantico de’ Tre Fanciulli. Magistralement servi par les cors le second Aria Cadra ma qual si mira était tout simplement tiré d’un autre opéra :Aminio et réclamait de la part du contreténor une virtuosité sans faille. De l’opéra Tito Vespasiano on pouvait également entendre l’Aria Opprimete i contumaci avec un accompagnement cette fois-ci largement dévolu aux cordes. C’était à présent à l’opéra L’Olimpiade de nous proposer l’Aria Siam navi all’onde, un Aria d’une grande nervosité alliée à une redoutable puissance expressive.  Ma rendi pur contento provenant de l’opéra Ipermestra, surprend par sa langueur le contreténor étant soutenu ici par les cordes et la flûte. C’est ici que prend place dans ce CD la seule pièce instrumentale permettant de mesurer ce que Hasse pouvait réaliser dans ce domaine où régnait en maître absolu un certain Antonio Vivaldi. Le présent Concerto pour mandoline et orchestre figurant ici s’il ne peut guère rivaliser avec les compositions du « Prêtre roux »n’en dégage pas moins un certain charme,  trahissant de la part d’un compositeur allemand une adhésion totale  à un instrument typiquement italien. Après cet intermède purement instrumental, ce CD nous proposait un foudroyant Aria :De’ folgori di giove, issu de l’opéra Il Trionfo di Clelia où Hasse use d’une orchestration virtuose dans laquelle  dominent sans partage cordes et cors. Avec Solca il mar, Aria provenant de l’opéra Tigrane, c’est à nouveau la vivacité et la fureur qui s’imposent avec toujours comme soutien instrumental les cors et les cordes.  Ce récital prend fin avec Vo disperato a morte, provenant également de l’opéra Tito Vespasiano, un Aria qui se pare de couleurs plutôt sombres, laissant apparaître une certaine angoisse. Max Emanuel Cencic  réalise ici un sans faute, changeant de climat musical avec un instinct étonnant, accompagné avec une ferveur constante par l’Orchestra Armonia Atenea, dirigé avec passion et autorité par  George Petrou.

texte de Michel Jakubowicz

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