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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Une mort mythique d’Albéric Magnard

Alberic magnardAlain Meunier, violoncelle
Philippe Guilhon-Herbert
Editions Hortus
Durée du CD : 70'37''
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(4/5)

On connaît la fin tragique d'Albéric Magnard qui meurt dans sa maison incendiée par les allemands le 3 septembre 1914. Albéric Magnard qui disparaît ainsi âgé de moins de cinquante ans, laisse derrière lui de nombreuses œuvres avec pas moins de trois opéras (Guercoeur, Yolande, Bérénice) mais surtout quatre symphonies, un quatuor à cordes ainsi que des mélodies. Son unique Sonate pour violoncelle et piano op.20 qui figure dans ce CD adopte une construction en quatre parties et débute par un premier mouvement soumis à de fréquents changements d'atmosphère. Le deuxième mouvement bien que dénué d'indications pourrait très bien porter le titre de scherzo tant il est animé et vif. Le troisième mouvement plus rêveur installe un climat nostalgique et une certaine tension. Quant à l'ultime quatrième mouvement il semble bien décidé à adopter un ton optimiste comme si soudainement l'horizon s'éclaircissait enfin débarrassé de nuages porteurs d'orages. La deuxième partie de ce CD est consacrée à une facette encore plus ignorée d'Albéric Magnard : sa musique pour piano seul. En Dieu mon Espérance et mon Espée pour ma Défense qui date de 1888 est la première pièce pour piano qui débute cette série d'œuvres pianistiques. Albéric Magnard semble y cultiver un mélange de gravité et d'austérité. Une gravité et une austérité que l'on retrouve dans les Trois pièces op.1 datant de 1887-1888 qui débutant par un Choral et Fuguette, vont se conclure par un Prélude et Fugue (hommage peut-être à un certain Johann Sebastian Bach ?).

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Ce CD entièrement dévolu à Albéric Magnard va prendre fin avec un recueil de sept pièces pour piano : Promenades op.7, composé en 1893.Le compositeur de Guercoeur fait appel à une écriture raffinée, subtile, quasiment impressionniste qui nous rappelle qu'Albéric Magnard est un contemporain exact de Claude Debussy. Philippe Guilhon-Herbert, piano, a bénéficié de l'enseignement de Michel Béroff et Jean-Claude Pennetier et possède à son actif de nombreux prix dont le prix Ravel obtenu en 1997.On peut admirer son style irréprochable fait de retenue et d'élégance déployé dans ces œuvres pour piano d'Albéric Magnard .Elève de Maurice Maréchal, le violoncelliste Alain Meunier est aussi directeur du festival d'Entrecasteaux (Var) et également co-directeur du festival Quatuors à Bordeaux(Festival de musique & Concours de Quatuors à cordes).Alain Meunier nous propose une vision prenante et passionnée de la Sonate pour violoncelle et piano d'Albéric Magnard, magnifiquement soutenu au piano par Philippe Guilhon-Herbert. Un CD qui permet de redécouvrir un compositeur largement délaissé tout juste maintenu hors de l'oubli total par ses quatre symphonies encore trop peu données au concert.

Texte de Michel Jakubowicz



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