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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 14 mars à la salle Pleyel : Arnold Schoenberg, Gurrelieder par Esa-Pekka Salonen

Salonen-Esa-Pekka

Orchestre Philharmonique de Radio France / Choeur de Radio France / Mathias Brauer, directeur musical / Chœur de la Radio de Leipzig / Philippe Ahmann, directeur musical / Katarina Dalayman, soprano (Tove) / Michelle De Young, mezzo-soprano (Waldtaube) / Robert Dean Smith, ténor (Waldemar) / Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, ténor (Klaus-Narr) / Gabor Bretz, basse (Le paysan)
Barbara Sukowa ,voix parlée / Howard Arman, chef de chœur / Denis Comtet, préparation du chœur
de la radio de Leipzig / Amaury Coeytaux, violon solo

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vendredi 14 mars 2014, Salle Pleyel 20h (Paris)

C’est à Franz Schrecker (l’auteur d’un étrange opéra Les Stigmatisés) que revient la première exécution publique au Musikverein de Vienne, des Gurrelieder de Schoenberg le 23 février 1913.Oeuvre énorme, grandiose, qui propulse le lied très loin, puisque Schoenberg met en jeu un dispositif orchestral gigantesque, un chœur pléthorique, cinq solistes vocaux et une récitante.

En y regardant de plus près, on ne peut éviter de penser au Das Klagende Lied de Mahler, dont les Gurrelieder seraient d’une certaine façon un prolongement hypertrophié .Les Gurrelieder de Schoenberg, bâtis sur un recueil de poèmes du poète danois Jens Peter Jacobsen, nous content une histoire qui se déroule dans un univers fantastique où la mort qui veille en sentinelle  viendra mettre un terme aux amours  du roi Waldemar et de la belle Tove. Amours qui suscitent haine et jalousie de la reine Hewige, qui à l’aide d’horribles stratagèmes fera mourir la jeune et belle Tove, provoquant un chagrin terrible au désormais inconsolable roi Waldemar. Stylistiquement, les Gurrelieder d’un point de vue purement musical ne sont pas réellement éloignés de l’esthétique   post-wagnérienne qui se matérialise dans les toutes premières œuvres de Schoenberg comme par exemple La Nuit Transfigurée  et Pelléas et Mélisande. Mais Schoenberg qui va bientôt chambouler le monde musical et faire vaciller le principe de la tonalité, ne peut s’empêcher dans la dernière partie de ces Gurrelieder de faire appel à une récitante qui y introduit le « sprechtgesang ».C’est ce principe révolutionnaire qui sera également à la base de  son fameux Pierrot lunaire. Relativement peu donnés au concert, ces Gurrelieder de Schoenberg nécessitant de formidables effectifs orchestraux et vocaux, ont pourtant été au cours des ans donnés à Paris par deux chefs prestigieux : Zubin Mehta et plus près de nous Marek Janowski, dirigeant l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Le 14 mars 2014 c’était au chef finlandais Esa Pekka-Salonen d’animer et de faire flamboyer cette immense fresque musicale. Bien qu’il se consacre de plus en plus à la composition, Esa Pekka-Salonen après avoir cédé les rênes du Philharmonique de Los Angeles n’a pas pour autant abandonné ses activités de chef d’orchestre puisque dès 2008 il est devenu premier chef et conseiller artistique du célèbre Philharmonia Orchestra de Londres. Paré donc de ce titre de premier chef de ce fabuleux orchestre londonien, Esa Pekka-Salonen possédait de facto l’envergure exigée pour mener à bon port cet immense vaisseau sonore imaginé par Arnold Schoenberg. Le chef finlandais dirigeant avec passion et précision l’Orchestre Philharmonique de Radio France, les solistes et le double chœur, réussissait son pari, déclenchant à l’issue du concert une ovation méritée de la part d’un public ravi par la redécouverte d’un chef-d’œuvre trop peu donné au concert !

texte de Michel Jakubowicz

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