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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : ARANJUEZ par MILOS KARADAGLIC (guitare)

Milos Aranjuez

Milos Karadaglic, guitare
Aranjuez
London Philharmonic Orchestra
Yannick Néguet-Seguin, direction
Joaquin Rodrigo, Manuel de Falla, Fernando Sor, Lennon-Mc Cartney-Takemitsu
Deutsche Grammophon (Universal)
Durée : 72'46''
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

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Nous sommes en 1939 et Joaquin Rodrigo qui vient de terminer ses études à Paris s'apprête à rentrer à Madrid. C'est ce moment que choisit le guitariste espagnol Regino Sàinz de la Maza pour lui passer commande d'un Concerto pour guitare et orchestre. Ce sera le Concerto d'Aranjuez, nommé ainsi en raison du séjour que fit Joaquin Rodrigo dans la petite ville d'Aranjuez célèbre pour ses jardins du palais royal d'Aranjuez. Bien qu'aveugle depuis l'âge de trois ans, le compositeur a parfaitement su restituer l'atmosphère romantique de ces jardins extraordinaires. Dès l'Allegro con spirito qui débute le Concerto d'Aranjuez, on est saisi par l'ambiance mystérieuse de la musique de Joaquin Rodrigo qui ne s'interdit pas d'intégrer également des rythmes typiques de danses espagnoles. Le deuxième mouvement Adagio étonne par sa tristesse énoncée par un solo de cor anglais chargé d'émotion. C'est seulement avec le troisième mouvement Allegro Gentile que la sérénité et la gaieté seront de retour, effaçant du même coup la nostalgie et l'angoisse du deuxième mouvement. Avec la Fantaisie pour un Gentilhomme Joaquin Rodrigo s'appuyant sur des formes musicales anciennes, rend hommage à cette Espagne du XVIe et du XVIIe siècle déjà lointaine, mais qui pour Joaquin Rodrigo reste proche par la pensée.

Tout comme pour le Concerto d'Aranjuez, Joaquin Rodrigo utilise dans cette oeuvre une palette orchestrale d'une très grande transparence, réservant aux bois une place essentielle, ainsi qu'aux cordes. Joaquin Rodrigo tout comme dans son Concerto d'Aranjuez, réserve à la guitare un rôle concertant d'une rare subtilité dans cette Fantaisie pour un Gentilhomme. Milos Karadaglic après ces deux piliers incontournables du répertoire pour guitare et orchestre revient en solo avec deux pièces pour guitare seule de Manuel de Falla : Hommages et Danse du Meunier. Si la première pièce Hommages surprend par son apparente austérité, la seconde -Danse du Meunier- provient d'une des œuvres les plus populaires de Manuel de Falla : le ballet Le Tricorne dont la composition remonte à 1919.Joaquin Rodrigo tient lui-même à rendre hommage à Manuel de Falla dans une pièce pour guitare seule : Invocacion y danza. Le compositeur du Concerto d'Aranjuez dans cette pièce assez longue de près de dix minutes rend un sincère et vibrant hommage au plus grand compositeur espagnol du XXe siècle. Plongeant un peu plus encore dans le passé, Milos Karadaglic va également interpréter une pièce pour guitare seule de Fernando Sor (1778- 1839) qui s'est particulièrement illustré dans le domaine spécifique de la guitare. Ici il s'agit d'une pièce intitulée Grand Solo qui réclame de la part de l'interprète une grande virtuosité, alliée à une musicalité sans faille. Enfin petite surprise dans ce programme rigoureusement classique, la chanson des Beatles : Michelle dans la version Lennon-Mc Cartney-Takemitsu, interprétée bien sûr en soliste à la guitare seule par Milos Karadaglic. Le guitariste Milos Karadaglic avec ce troisième CD parvient à nous faire redécouvrir cette Espagne lointaine et nostalgique, subtilement accompagné il faut le souligner par un chef en pleine ascension : Yannick Néguet-Seguin qui dispose ici d'un orchestre superbe, le London Philharmonic Orchestra.

Texte de Michel Jakubowicz

CD disponible sur Amazon

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