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CD : F. Scott Fitzgerald et la musique Gatsby le magnifique

fitzgerald-gatsby-le-magnifique

Durée : 1h 16’ 50’’
Milan 399 475-2
www.milanrecords.com
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-grise(4/5)

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Gatsby le Magnifique ! Après Robert Redford, c’est Leonardo DiCaprio qui s’y colle ! Le livre de Francis Scott Fitgerald, « snob, profond, désenchanté » (Eric Neuhoff) est une nouvelle fois porté au cinéma, mais a été décalé, musicalement parlant, vers des D.Js. et Beyoncé.

Erreur grossière, sans doute, le jazz des années 20 étant plus approprié pour illustrer Scott Fitzgerald. Car il y a dans ce jazz, qui danse le charleston et le boogie-woogie, certes, mais qui est joué souvent par des Noirs, toute la tragédie qui était aussi vécue à l’époque par ces musiciens. Ce qui fait ressortir le toc, la vanité des choses, le désenchantement de ces jeunes Américains décrits par Scott Fitzgerald. C’est le jazz des années 20 qui cristallise et symbolise la boucherie inutile de 14-18, la prohibition stupide de ces années, et la libération des mœurs de cette génération perdue dans les excès. Sans le jazz, ne reste que les malheurs d’une société bling-bling, comme dans les années Sarko, dont tout le monde se fout. Scott Fitzgerald, c’est tout autre chose.

Le label Milan, en nous offrant justement une anthologie du jazz des années 1925 à 1935 (ça déborde un peu pour quelques titres) nous rend le vrai Gatsby le Magnifique. Ils y sont presque tous, Armstrong, Fats Waller, Billie Holiday, le Duke, Bessie Smith, Beiderbecke, Jelly Roll Morton, Art Tatum, Meade Lux Lewis, Earl Hines, Fletcher Henderson, Cab Calloway, et tant d’autres. Certes, toute anthologie  a ses limites et ne remplacera jamais une bonne discothèque amoureusement constituée. Mais cela peut servir de point de départ. Le livret, huit pages, est un peu léger et vous n’y apprendrez pas que la drôle de batterie sur « Ain’t Misbehavin », par exemple, ce sont les pieds de Bill Bojangles Robinson, si vous ignoriez qu’il était danseur. Mais surtout, ce livret est gâché par une orthographe déplorable, plus de dix fautes sans compter celles de typographie. Le texte a dû être téléphoné et non relu, sinon comment expliquer que la « guerre picrocholine » soit devenue la « mer picocoline » (sic) et que les noms des musiciens, et pas des moindres, aient été estropiés (Sonny Greer, Billie Holiday, Bunny Berrigan, Coleman Hawkins, Benny Washington, Charlie Alexander, Russell Procope, Bud Freeman, Cootie Williams, Arthur Whetsol). Dommage pour une excellente anthologie d’un jazz d’excellence.

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon

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