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  • Michel Bedin
  • Musique

CD : Raphaël Faÿs - Ballade en guitare

fays-ballade-en-guitareavec l’orchestre symphonique de Blois
Durée : 42’ 7’’
Autoproduit sans numéro
www.raphaelfays.com
Notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

Il en rêvait. Il l’a fait, comme d’autres avant lui, Charlie Parker par exemple (je dis ça pour les ayatollahs du jazz qui vont encore grogner (un orchestre symphonique, ça ne fait pas jazz, gna, gna, gna). Avec des minables, ça ne fait pas jazz. Avec Parker, avec Faÿs, c’est très bien. Revenons donc, après ces notes liminaires nécessaires, à ce CD, où le guitariste Raphaël Faÿs, musicien immense aussi bien en musique classique, en swing manouche qu’en flamenco (voir articles) joue en quartet, en quintet, mais également avec un orchestre symphonique, réduit, certes, mais à vingt et un tout de même, plus le chef.

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Ce disque est un patchwork des musiques que Raphaël aime. Il commence en quartet par une czardas traditionnelle tsigane hongroise réécrite par la Britannique Mary Ann Harbar qui s’y connaît en pyrotechnie violonistique. Il est accompagné par le contrebassiste trop méconnu encore, Claude Mouton, inventif au possible, qu’on a entendu avec René Urtreger, Susanna Bartilla, ou Jackie McLean. Egalement par Gilles Parodi, le guitariste rythmique de Francis-Alfred Moerman, Stéphane Grappelli et Patrick Saussois, trois monuments disparus du swing manouche. Et par un Laurent Zeller, violoniste des Pommes de ma Douche, qui, ici, prend feu avec lui. Ça dure une minute et demie et devrait clouer le bec à tous ceux qui voudraient se mesurer à lui. J’aime assez cette façon qu’a Raphaël Faÿs de marquer son territoire, d’autant que jamais sa virtuosité extrême ne vient nuire à sa musicalité. C’est étincelant et c’est aussi beau que touchant.

Viennent ensuite le « Un jour tu verras », de Mouloudji, superbe, puis, changement de décor, un « Concerto de Venise », composé par Raphaël Faÿs, premier mouvement très vivaldien, troisième davantage néo-classique à la Joaquin Rodrigo. Dont il nous donnera l’adagio du Concerto d’Aranjuez un peu plus loin, avec une virtuosité ébouriffante. Entre les deux, il nous joue une composition, « Ballade au bout du monde », écrite en forêt de Brocéliande où, manifestement les fées sont venues lui donner un coup de main, et revient en quartet pour une version nouvelle des « Deux guitares », le traditionnel tsigane russe que chantaient Valia Dimitrievitch et Volodia Poliakof. Deux morceaux pour terminer ce CD d’enchantement, la très belle chanson, « Histoire d’un amour » et une « Valse sans retour » composée par ses soins. Cela donne un CD indispensable à tous les amateurs de guitare, de belle musique, qui sont dépourvues d’œillères. Cela dit, le seul fait qu’un guitariste-compositeur de l’envergure de Raphaël Faÿs autoproduise son CD montre assez l’état déplorable de l’industrie phonographique en France, et son manque de lucidité.



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