CD : Custodio Castelo - InVentus
Durée : 45’ 47’’
EUCD 2416
www.arcmusic.co.uk
www.custodiocastelo.com
Notation : 
(4,5/5)
L’instrument-roi du fado, on le sait, c’est avant tout la guitarra portugaise, cette sorte de mandoline à dos plat, au son plus aigrelet que celui de la guitare espagnole, grâce à ses doubles cordes métalliques. Depuis la disparition de Carlos Paredes, un nom émerge parmi les nombreux joueurs de guitarra mais l’un d’entre eux se détache par sa démarche particulière qui consiste à faire sauter les barreaux de la cage qui réduisait cet instrument à l’accompagnement du fado : c’est celui de Custodio Castelo.
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Voici son deuxième album purement instrumental qui explore avec gourmandise, comme Paco de Lucia le fit il y a quarante ans avec le flamenco, les futurs possibles de son art. Car c’est autant un grand accompagnateur de fadistes, d’Amalia l’Impératrice à Cristina Branco, en passant par Mariza, Ana Moura, Maria da Fé ou Raquel Tavares qu’un compositeur très inspiré. Sur ce CD, il va renifler du côté du Cap-Vert avec un hommage à Cesaria Evora (« Miss Morna »), vers l’accordéon parisien, accompagné par Richard Galliano (« Fan Fado »), vers l’Afrique (« Oneafrodite »). Bref, ses compositions, qui pourraient être chantées par des fadistes, sont aussi une ouverture vers la world music, vers le jazz, vers les musiques actuelles tout en restant du fado. Les gardiens du temple frémissent, comme il se doit, en fronçant les sourcils et protesteront que ce n’est plus du fado. Mais Custodio Castelo, en excellent gardien du château qu’il est, sait bien que la meilleure façon de faire vivre un art est de le faire s’ouvrir aux influences étrangères qui baignent le monde et de les digérer. Ce qu’il réussit avec beaucoup de talent. Sa virtuosité, son inventivité, son ouverture d’esprit rénovent plus que jamais le fado, un style qui, sans lui et sans les fadistes du fado nuevo, se serait asphyxié tout seul.
texte de Michel Laroche
Disponible en CD et téléchargement sur Amazon