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Concert : Prokofiev, Strauss, Roussel dirigé par Vladimir Ashkenazy à la salle Pleyel

ash-kenazy-Kopatchinskaja

Orchestre Philharmonique de Radio France, Patricia Kopatchinskaja (violon)
Salle Pleyel - vendredi  16 décembre 2011 à 20h

LA SUITE APRÈS LA PUB

Ce vendredi 16 décembre2011, Salle Pleyel, Vladimir Ashkenazy dirigeant l’Orchestre Philharmonique de Radio France débutait son concert par une interprétation éclatante et colorée de trois extraits de la Suite d’orchestre tirée de l’Amour des trois Oranges , opéra de Serge Prokofiev . La seconde œuvre proposée au public était le deuxième concerto pour violon de Serge Prokofiev. Composé dix-sept ans plus tard que le premier concerto pour violon, le deuxième concerto pour violon de Serge Prokofiev qui sera donné pour la première fois en 1935 à Madrid, frappe par sa luminosité nettement perceptible dans le second mouvement et l’énergie peu commune dégagée par l’Allegro final. Patricia Kopatchinskaja, violoniste moldave était la soliste de ce concerto pour violon de Prokofiev auquel elle parvenait à communiquer toute sa flamme, grâce à un archet refusant toute virtuosité gratuite, privilégiant au contraire une approche tout en finesse de l’œuvre. C’est le Faust de Nikolaus Lenau qui inspire Richard Strauss pour son premier poème symphonique Don Juan. Richard Strauss grâce à une orchestration déjà somptueuse, aux timbres recherchés nous décrit en musique les frasques effrénées d’un séducteur  poursuivant sa course folle qui implacablement le conduit droit au néant. Ici encore, Vladimir Ashkenazy sait dynamiser et convaincre les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, réalisant avec une passion agissante, fulgurante , le parcours voué à une irrémédiable plongée vers les abîmes les plus noirs de Don Juan. Ultime œuvre affichée au programme de l’Orchestre Philharmonique de Radio France cette soirée : il s’agissait de la Suite d’orchestre n° 2  provenant du Ballet Bacchus et Ariane d’Albert Roussel. Donné en mai 1931 ce Ballet d’Albert Roussel nous démontre que le compositeur de  l’opéra Padmavati, des Quatre symphonies et du Festin de l’Araignée est un redoutable orchestrateur, capable d’audaces harmoniques conséquentes, n’ayant aucune hésitation à introduire dans ses œuvres les rythmes les plus fous, les plus extrêmes. C’est le cas de Bacchus et Ariane qui recèle sur le plan de l’écriture orchestrale un haut degré de raffinement mais qui aussi contient  toute la sauvagerie débridée d’un temps mythologique immémorial. Vladimir Ashkenazy qui  par ses enregistrements nous a depuis longtemps renseigné sur ses affinités avec Sibélius, Rachmaninov, Nielsen et la musique russe, ne pouvait que nous intriguer par sa façon d’aborder ce Ballet d’Albert Roussel. Le résultat est pourtant assez étonnant et convaincant. Non seulement Vladimir Ashkenazy révèle tout le chatoiement de l’orchestration d’Albert Roussel dans les épisodes dédiés au rêve, mais il sait aussi impulser les rythmes délirants, sauvages , déchaînés qui explosent littéralement à la fin du Ballet.
Un triomphe salué avec enthousiasme par un public séduit  par la performance du chef islandais conduisant un Orchestre Philharmonique de Radio France très inspiré.



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