(Avant-Première) : le caisson de grave Leedh 20.1

Si l'événement de l'année 2012 fut la sortie des nouvelles Leedh E2, il l'en est un autre, très important à nos yeux, et qui porte sur l'arrivée imminente d'un caisson de grave qui ne ressemble, là aussi, à aucun autre. Un caisson qui va quelque peu bousculer la hiérarchie dans ce domaine, car le 20.1 fonctionne en charge réellement infinie et 4 HP ont été nécessaires malgré un format hyper compact (16 litres), pour atteindre le 20 Hz à – 1 dB, c'était ambitieux certes, mais après écoute l'objectif est atteint.

Il n'est nul besoin de présenter encore une fois Gilles Milot, un concepteur mais surtout un inventeur français qui n'hésite pas à mettre au point des techniques révolutionnaires dans le domaine de l'acoustique. Nul n'est besoin non plus, mais ça remet quelque peu les choses en place de rappeler que si toutes les enceintes ont aujourd'hui des pointes de découplage, c'est en grande partie grâce à lui, comme nous lui devons un certain nombre de techniques assez étonnantes : un tweeter piézo-électrique à gaz, des coffrets en béton plâtre, évent de décompression en feutre, montage souple des HP sur les caisses et j'en passe. Il est des gens comme lui qui font avancer les choses en mettant à plat ce qui est déjà fait pour créer l'inhabituel, l'insolite tout en bouleversant les idées reçues. Tout le monde s'accordera à dire que ses enceintes Leedh E, C et E2 aujourd'hui le démontrent fort bien (Diapason d'Or 2013), tant par la technologie développée pour elles, que par le design futuriste et terriblement épuré. Maintenant il tenait à cœur à Gilles Milot pour pousser encore un peu plus loin son offre de proposer un système plus complet, un ensemble pouvant se comparer aux systèmes très haut de gamme disponibles aujourd'hui. De là est venue l'idée de concevoir un caisson de grave autonome, un caisson pouvant et devant se marier avec ses enceintes E, C et E2 (tout en restant universel) sans toucher à leur délicatesse et leur neutralité tout en leur prodiguant une extension dans le grave tout aussi rapide, neutre, le tout dans un format somme toute compact. On imagine tout de suite le nombre de connexions synaptiques dans le cerveau de ce personnage et la réponse, et bien, c'est ce tout nouveau caisson baptisé 20.1, le voici détaillé pour vous en avant-première.

Un caisson à vraie charge infinie

Avant toute chose, nous pouvons légitimement se poser la question suivante : qu'est un bon caisson de grave ? C'est tout simplement un modèle qui sait descendre très bas en fréquence, sans traînage, sans résonance parasite ; un caisson qui ne s'entend pas en tant que tel, mais dont la présence manque cruellement dès qu'il ne fonctionne plus. Les techniques des caissons sont nombreuses et diverses : petits ou grand HP, charge close ou Basse Reflexe, système de correction électronique, forme du coffret...., mais la meilleure d'entre elles demeurant pour les puristes la "charge infinie" qui permet au HP de travailler en toute liberté, c'est-à-dire sans subir le retour des ondes émises par l'arrière de la membrane et qui restent coincées dans le coffret. Car effectivement, l'auditeur entend, à la fois les ondes diffusées par l'avant du (des) HP mais aussi celles qui ne manquent pas de venir, à l'intérieur du coffret, taper sur le dos de la membrane après réflexion sur les parois. La seule solution pour un grave propre est donc, soit une charge arrière gigantesque (je pense par là à des haut-parleurs fixés dans les murs et dont l'arrière débouche sur une seconde pièce), soit une technologie difficile à bien maîtriser : la charge infinie (attention au pseudo charge infinie déjà rencontrée). C'est bien entendu le challenge que Gilles Milot a décidé de relever, ce qui lui permet d'offrir un caisson à la fois qui descend très bas, d'un format compact et dont les HP fonctionnent comme s'ils étaient à l'air libre, c'est à dire totalement libérés des effets de toutes caisses de résonances et de l'énergie emprisonnés dans ces mêmes ébénisteries.

Comment ça marche ? : la méthode

Pour qu'un HP travaille en charge infinie, il suffit, en fait, qu'il voit un volume d'air à l'arrière et à l'avant toujours constant quelque soit son niveau de fonctionnement, son énergie et sa phase. L'idée de Gilles Milot fut de placer deux HP de 23 cm d'origine Atohm (LD23CR08) dos à dos à l'intérieur d'un coffret clos, eux-mêmes placés face (membrane avant contre membrane avant) à deux autres transducteurs de 38 cm Audax (AAC PR38T0, série professionnelle), ces deux couples de HP travaillant en push-push, c'est à dire dans le même sens. Les masses d'air se déplacent exactement dans le même sens pour le couple de droite comme celui de gauche, les deux 38 cm bloquant tous les phénomènes de traînage des 23 cm. Cela revient à les faire travailler comme s'ils étaient à l'air libre, sans aucune contrainte, ce montage double symétrique permet de supprimer tout les types de vibrations du coffret et simule une masse de HP infinie puisque les réactions mécaniques de chaque couple de HP s'annulent ; impressionnant non ? (La photo du dessous montre une des deux faces et un haut-parleur de 38 cm, à savoir qu'un second de 23 cm lui fait face à l'intérieur).

Double amplification séparée

De même, la compacité comme la forme spécifique empêche la formation d'une quelconque résonance de l'air dans le coffret, un système qui permet à la fois la compacité du coffret et sa totale inertie. Pour l'amplification et les réglages adaptatifs à la pièce d'écoute, Gilles Milot a fait appel à deux blocs Athom S300W. Configurés en mode maître/esclave, l'un travaille pour les deux 23 cm, le second pour les deux 38 cm. Tous les réglages de coupure, de pente, de phase, de niveau s'effectuent sur le premier bloc, les 4 HP travaillant de toute façon exactement à l'identique physiquement. Les fréquences de résonances (50 Hz) comme les débits et phase restent toujours similaires pour les 4 HP, assurant de fait une parfaite homogénéité dans la restitution globale de ce caisson. Ce type de montage, très spécial, offre les mêmes résultats que si on employait un coffret gigantesque, un coffret de plusieurs mètres cube malgré un format très compact donc logeable dans n'importe quelle pièce d'écoute.

Photo du prototype écouté

Impressions d'écoute

Nous avons écouté ce caisson à l'occasion d'une présentation presse, chez l'un de nos confrères de la presse écrite qui nous avait aimablement offert de participer à la dégustation du système complet Leedh E2 + caisson de grave, les enceintes étant connectées avec un câble du même constructeur appelé Universel sur lequel nous reviendrons bientôt. C'est donc une avant-première, une sortie pré-presse de ce caisson 20.1 en tant que tel. Nous pourrons lors de son lancement commercial (prévu au printemps), vous proposer un test plus complet de tout l'ensemble dans nos conditions habituelles.

Néanmoins, et dès les premières notes de grave, nous pouvons affirmer sans détour que ce caisson va faire, si l'on peut dire, du bruit. On sent immédiatement les résultats du travail de Gilles Milot, c'est-à-dire une totale absence de sonorités dites "boum-boum", résultant d'un gonflement flatteur dans le bas comme nous pouvons le trouver si souvent. C'est extrêmement rapide, lisible et allant chercher les octaves le plus bas sans broncher une seconde. Et le 20.1 sait le faire avec une sorte de distinction presque insolente comme s'il se jouait de tous les pièges. Placé entre les Leedh E2, il apporte un net surcroît d'ampleur au niveau de l'image stéréophonique tout en gardant leur précision, leur aération en même temps, ce qui ne doit être si facile. En passant des CD de jazz avec plusieurs lignes de contrebasses ou basses électriques, nous restons sur une parfaite lisibilité de l'ensemble. Et même si des percussions arrivent, aucun traînage et aucune confusion ne viennent perturber l'ensemble. Tout reste à la place, avec un positionnement au millimètre de chaque musicien. Passant à des œuvres pour orgue, nous avons toutes les tripes qui se mettent à vibrer à l'unisson sans que les niveaux ne soient gênants et surtout peu crédibles. Ce caisson va chercher toute la subtilité des jeux d'orgue, nous dévoilant en même temps l'espace immense des lieux d'enregistrements. Le 20.1 sonne juste et déploie une rapidité hors norme. Nous n'avons jamais l'impression que les sons restent confinés dans le coffret, les HP travaillant en toute liberté offrent une sorte de plénitude sonore exceptionnelle. On le sait bien, les E2 de ce constructeur ne souffraient pas, par leur sonorité aérienne et limpide, d'une quelconque lourdeur et bien ce caisson leur offre un sous-bassement du même ordre, créant un son d'une homogénéité rare pour une telle largeur de bande ainsi restituée. Une grosse claque, mais en douceur, sans ostentation, ni artifice d'aucune sorte. Une excellente nouvelle pour les actuels possesseurs d'enceintes Leedh qui chercheraient une extension dans le grave sans perdre en neutralité et lisibilité sur le reste du spectre, comme c'est une excellente nouvelle pour toute personne cherchant un caisson de grave avant tout musical.

Voilà un caisson qui va faire parler de lui. Un vrai subwoofer délibérément dédié à la musique, loin des sonorités quelque peu répétitives des modèles destinés au Home Theater qui en rajoutent toujours beaucoup trop. Il saura, bien entendu, se marier avec des Leedh pour constituer un système hyper haut de gamme mais aussi avec n'importe quelle enceinte digne de ce nom. En cela, il est comme le câble haut-parleur totalement universel.

Spécifications du caisson Leedh 20.1

• Puissance efficace : 2 x 300 Watts sous 4 Ω
• Impédance de charge nominale : 4 Ω (minimale 3 €)
• Facteur d'amortissement : 2000 (8 Ω, 100Hz)
• Distorsion harmonique : 0.02% (1kHz, 1W)
• Filtre passe haut : 30Hz-12dB/oct (mode VENTED uniquement)
• Filtre passe bas : 40 à 150Hz 24dB/oct ou 12dB/oct (débrayable LFE)
• Réglage de phase progressif : 0 à 180°
• Dimensions du caisson : 45 x 48 x 48 cm (LxHxP)
• Poids : 41 kg
• Prix : environ 7 000 €

Site du fabricant : www.leedh-acoustic.com
Coordonnées du concepteur : 06 52 12 91 68
Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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